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Une autre histoire du socialisme

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Une autre histoire du socialisme ou Les politiques à l’épreuve du terrain (1919-2010) nous présente l’histoire du socialisme sous l’angle des élections legislatives de 2012, nouvelle page de l’histoire institutionnelle française du fait des pleins pouvoirs acquis par la gauche qui contrôlait à la fois le pouvoir national et l’essentiel des pouvoirs locaux…

Aude Chamouard (CNRS éditions, 2013)

Le contexte  

Les élections municipales du mois de mars 2014 et départementales de mars 2015 ont vu de nombreuses collectivités locales basculer de gauche à droite. Les sondages laissent penser que les élections régionales de décembre 2015 s’annoncent également difficiles pour le Parti socialiste et ses alliés. La gauche française voit ainsi s’effriter l’implantation locale qu’elle avait construite au fil des décennies, et cela pourrait constituer une rupture importante dans l’histoire de la vie politique du pays. Reste à savoir s’il s’agit là d’une tendance de fond, ou simplement d’une réaction conjoncturelle à la présence d’une majorité socialiste au niveau national.

L’auteure et sa thèse

Aude Chamouard est agrégée, docteur en histoire et enseignante à Sciences Po. Elle est spécialiste de l’histoire politique de la France au XXe siècle.

Selon elle, les victoires socialistes aux présidentielles et législatives de 2012 ont ouvert une nouvelle page de l’histoire institutionnelle française : pour la première fois, la gauche contrôlait à la fois le pouvoir national et l’essentiel des pouvoirs locaux (notamment la quasi-totalité des régions).

Car la gauche française avait rarement exercé le pouvoir au niveau national, et rarement plus de quelques années : en 1936, en 1956, en 1981, en 1988, en 1997… Alors qu’à l’échelle locale, à l’inverse, le socialisme français a su s’inscrire dans la durée depuis les années 1900 : c’est au sein de communes, de départements et de régions durablement acquis à a gauche que s’est inventé un réformisme de gauche en France, assumé et pratiqué par de nombreux élus locaux.

Cet ouvrage présente cette autre histoire du socialisme français, fondée sur l’alliance locale de l’idéologie et du pragmatisme.

Résumé du texte

En accédant à la Présidence de la République en mai 2012, François Hollande se réclamait du changement et de la rupture. Mais en réalité, son élection était plutôt l’aboutissement d’un phénomène politique marquant : l’hégémonie du Parti socialiste sur le système politique français, matérialisée par la direction de 21 des 22 régions, de 58 des 95 départements métropolitains, et de 25 des 36 villes de plus de 100 000 habitants. Les rares épisodes de l’exercice du pouvoir national par les socialistes français ont marqué l’histoire, avec quelques figures emblématiques telles que Léon Blum, Guy Mollet ou Lionel Jospin, mais sur le temps long il en ressort souvent l’idée que le Parti socialiste peine à se maintenir au pouvoir lorsqu’il y accède. Ainsi la focalisation sur l’histoire nationale peut nous conduire à sous-estimer l’histoire locale du socialisme français, qui a fait du Parti socialiste des années 2000 le parti des collectivités territoriales.

C’est dans ces laboratoires territoriaux que les socialistes se sont inventé une pratique du

pouvoir dans la durée, à travers des politiques locales menées au nom d’une forte idéologie socialiste, mais selon des méthodes pragmatiques et avec un réformisme assumé. Il convient donc de relativiser la mystique de la « rupture » qui anime encore souvent l’imaginaire du socialisme en France, et qui s’ancre dans le souvenir entretenu des valeurs révolutionnaires qui l’ont fondé.

Ce livre entend montrer que la question municipale est au cœur de l’histoire du socialisme français, à travers un exercice du pouvoir pragmatique et réformiste, depuis les années 1880 et dans la durée, à l’échelon communal.

A) Reformistes ou revolutionnaires ? Les maires socialistes en République
  1. Le socialisme municipal, un pouvoir sous contrainte. Le socialisme municipal prend son essor à partir des années 1880, dans un contexte institutionnel qui lui est a priori plutôt hostile : le texte de référence qui délimite le pouvoir des élus municipaux est alors la loi du 5 avril 1884 sur l’organisation municipale, laquelle accorde aux maires français des capacités d’action moindres que celles de leurs homologues européens. Et l’autre contrainte majeure qui pèse sur les premiers élus socialistes est le poids de la doctrine révolutionnaire, qui réduit l’exercice du pouvoir local à un accessoire pédagogique ou sanitaire, dans l’attente de la conquête du pouvoir national.
  2. Les élus socialistes : des techniciens en leur « usine municipale ». Dès l’entre-deux-guerres cependant, les élus locaux socialistes transforment progressivement leurs pratiques et leurs discours sur le pouvoir local. Au fil des décennies, ils développent une forme originale de collaboration avec les institutions de la République, et cela au nom d’un réalisme politique qui tranche avec l’idéalisme des communistes. La sociologie des élus socialistes témoigne en même temps d’une « désouvriérisation » des dirigeants, à travers un processus de notabilisation qui touche alors l’ensemble des partis politiques, valorisant les compétences spécifiques acquises par les élus locaux.
B) Les maires socialistes à l’épreuve du terrain
  1. La commune socialiste et sa politique économique. Dans l’entre-deux-guerres, les ambitions des élus locaux socialistes se heurtaient cependant souvent à l’étroitesse de la liberté financière alors accordée aux communes de France. La profonde crise économique des années 1930 a aggravé ce problème, en réduisant significativement la marge de manœuvre des conseils municipaux en matière de politique économique locale. Dans ce contexte, c’est souvent en recourant à l’emprunt – plutôt perçu comme dangereux par les municipalités de droite – que les élus locaux socialistes ont pu financer d’ambitieuses politiques d’investissement dans les infrastructures. Ils sont ainsi parvenus à faire des budgets municipaux un instrument majeur de la réalisation de leur programme politique.
  2. L’action sociale des maires socialistes. Durant la même période, les élus locaux socialistes font preuve d’une certaine ambiguïté au sujet des politiques sociales qu’ils entendent mener. En effet, si le bureau du maire est très souvent le principal destinataire des doléances des électeurs, la mairie ne peut en réalité jouer qu’un rôle limité en matière de politiques sociales – principalement un rôle d’application des lois décidées par le pouvoir national, sans grande marge de manœuvre. Au mieux, l’élargissement et la généralisation de la législation sociale dans la France de l’entre-deux-guerres a permis aux élus socialistes d’interpréter la loi de manière un peu plus extensive.
  3. Le maire et sa ville : les politiques urbanistiques et symbolique. La politique municipale des élus socialistes s’inscrit aussi dans le contexte matériel et culturel des villes qu’ils dirigent. Les mairies socialistes transforment ainsi le cadre urbain qu’elles administrent, avec l’ambition de favoriser les ouvriers. Certains élus se font alors les passeurs de thématiques urbanistiques nouvelles qu’ils mettent en œuvre à travers la réalisation de logements sociaux, mais aussi de bâtiments hautement symboliques tels que des hôtels de ville, des écoles ou des stades. Ils aspirent ainsi à transformer la ville selon des idéaux hygiénistes et sociaux, au profit de tous les habitants.
  4. La commune, rouage dans un système réformiste national. Ainsi, dans tous ces domaines, les élus locaux socialistes entendent pratiquer dans leur commune un réformisme qui leur est propre. Mais les politiques locales se font toujours en lien étroit avec les politiques nationales, et si les élus socialistes entendent souvent utiliser ces dernières, ils souhaitent rarement les contourner ou les transgresser.

Dans ce contexte, les politiques locales sont progressivement devenues un laboratoire du réformisme national, les élus socialistes endossant souvent ainsi un rôle de passeurs de l’expérimentation municipale vers la généralisation et la mise en œuvre à l’échelle nationale.

C) La mairie, le parti et ses réseaux
  1. Les mairies socialistes et le parti : querelles de familles. La place des élus locaux dans le parti est hautement paradoxale dans l’entre-deux-guerres : localement puissants, ils sont devenus des notables incontournables dont les instances nationales ne peuvent se passer. Et pourtant, ces mêmes élus locaux deviennent aussi les porteurs d’un discours réformiste et gestionnaire qui ne parvient pas à s’imposer dans ces mêmes instances nationales, encore largement dominées par un discours révolutionnaire. Les élus locaux socialistes réussissent ainsi souvent à imposer leurs choix politiques à l’échelle locale, mais sans pouvoir changer la doctrine nationale de leur parti.
  2. La mairie, instance de politisation et de mobilisation. Au-delà des politiques ambitieuses menées par ces élus locaux, la réussite des mairies socialistes tient aussi à leur capacité à construire un milieu soutenant leurs actions. Leurs soutiens ne se limitent pas aux seuls réseaux purement partisans, mais incluent aussi bien d’autres réseaux constitutifs de la sphère républicaine : syndicats, coopératives, réseaux laïcs, loges maçonniques, etc. Le milieu socialiste est ainsi structuré par un petit nombre de personnalités, influentes à la fois dans le parti proprement dit et dans l’ensemble des autres institutions gravitant autour de lui, ce qui contribue à son ancrage territorial.
D) Les maires socialistes de 1945 à nos jours : la construction d’une hégémonie urbaine
  1. La SFIO, un parti municipal (1945-1977). Après la Seconde guerre mondiale, la France urbaine connaît une transformation phénoménale : l’accélération de l’exode rural conduit à l’émergence de très grandes métropoles régionales, aux bâtis de plus en plus étendus. Les édiles socialistes qui se maintiennent au pouvoir pendant cette période deviennent des notables puissants, alors que les instances nationales de la SFIO cumulent les défaites. Le poids croissant de ces notables locaux, plus enclins au réformisme, joue un rôle majeur dans la naissance du PS.
  2. Les maires socialistes de 1977 à nos jours : la construction d’une hégémonie urbaine. La fin des années 1970 et le début des années 1980 marquent un tournant dans l’histoire du socialisme municipal.

La large victoire du PS aux municipales de 1977 augmente considérablement le nombre de ses élus, et les lois de décentralisation de 1982-1983 ouvrent ensuite aux maires des compétences nouvelles.

Acquis au réformisme et au pragmatisme, les élus locaux socialistes usent de ces nouveaux pouvoirs pour mener des politiques non pas socialistes, mais sociales. Ils se trouvent alors en première ligne pour devoir gérer la grave crise urbaine que connaît la France.

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