Comme je vous l’avais annoncé, voici donc la suite des idées d’ACCROCHE ou d’AMORCE pour les différents sujets possibles qui sont dédiés au thème de la sécurité…Dans cette seconde partie, les 8 derniers sujets sont traités…
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Sujet 9. Sécurité et inégalités.
Si la question de l’aggravation des inégalités économiques est une actualité brûlante (on ne compte plus les rapports et études qui font état de cette concentration des richesses dans les mains de quelques-uns), c’est effectivement parce que celles-ci ont bondi en trente ans pour atteindre un niveau record dans la plupart des pays du Nord comme dans ceux du Sud.Cette aggravation des inégalités prend la forme d’un paradoxe inacceptable à l’heure où l’humanité n’a jamais produit autant de richesses. Ce paradoxe ne pourrait-il pas à terme créer une cause de déstabilisation entre les régions riches du Nord et les régions pauvres du Sud ? Autrement dit, ces inégalités ne deviendraient-elles pas, dans un futur proche, un risque pour la sécurité des pays les plus aisés ?
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Sujet 10. Les États ont-ils besoin de sécurité ?
Il y a un peu plus de 30 ans, débutait l’histoire de la création de L’espace Schengen. En 1985, cinq États membres de l’Union européenne (UE) décident de supprimer les contrôles aux frontières intérieures: l’espace est né. Aujourd’hui, au sein de cet espace couvrant la presque totalité du continent européen, les frontières n’existent plus que sur le papier. Chaque année, les Européens effectuent plus de 1,25 milliard de déplacements à l’intérieur de l’espace Schengen. Le désir et le besoin de sécurité avaient alors motivé ces états sur un espace qui, autrefois étaient le théâtre de luttes intenses entre les nations. La suppression des frontières intérieures de l’Europe a apporté des avantages économiques considérables, qui montrent combien l’avènement de l’espace Schengen est une réalisation concrète, appréciée et aboutie et qui témoignent de son importance à la fois dans notre vie quotidienne et dans nos sociétés en terme économique mais aussi en terme de sécurité. Malgré cela de nouvelles menaces ont approchées l’Europe et l’espace Schengen a montré quelques faiblesses pour les contenir. Dans ce nouveau contexte et au travers cet exemple, peut-on affirmer que les états ont besoin de sécurité ? La sécurité est-elle un pilier indispensable à leur survie ?
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Sujet 11. Qu’est-ce que la sécurité ?
Au moment où notre société se sent contrainte par une série de menaces qui ne se limite pas à la menace terroriste, elle associe la sécurité à une large panoplie de risques, allant du risque alimentaire au risque systémique financier en passant par la menace de perdre son emploi… la complexité de ce terme réside dans la multitude de domaines qu’il couvre. Signifiant l’absence de soucis, de tranquillité d’esprit, il est également un concept dual au sens où il comprend effectivement l’écartement du danger mais aussi contient les mesures pour le combattre. Il est alors important de revenir sur le concept de sécurité pour en comprendre les enjeux en se posant légitimement la question de la sécurité et de qu’est-ce que la Sécurité finalement ? Que recouvre cette notion et quels sont ses enjeux ?
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Sujet 12. De William Shakespeare / Macbeth : “La sécurité est la plus grande ennemie des mortels.” Qu’en pensez-vous ?
Essaimée dans tous les champs de la vie sociale, la sécurité couvre tous les domaines liés aux activités de l’homme : sociale, sanitaire, routière, publique, de l’emploi,intérieure ouglobale, la pluralité des définitions est, c’est le moins qu’on puisse dire, déconcertante.Les mesures que l’état ou les individus prennent pour mettre en place une limitation des risques que nous encourrons sont d’ampleur au regard des domaines couverts. Mais de quelle sécurité parlons-nous ? Est-elle véritablement partout et nécessaire au point « d’être la plus grande ennemie des mortels ? ». Est-elle si prégnante au point de nous empêcher de vivre notre quotidien ?Au final pouvons-nous nous demander si notre liberté est menacée par le besoin de sécurité que l’on aurait ? Et ce besoin aussi important soit-il,est-il fondé ?
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Sujet 13. De M. Scott Peck / The Road LessTraveled : “La véritable sécurité consiste à apprécier l’insécurité de la vie.”. Peut-on toujours lier sécurité et insécurité ?
En France, les problèmes sécuritaires sont plus que jamais au cœur du débat public, et la demande de sécurité et de discipline ne cesse d’augmenter, corrélativement, semble-t-il, à une « insécurité » grandissante. Dans ce processus, la perception de l’insécurité qu’ont les individus est au moins aussi importante que l’insécurité apparente. Comme la sécurité, l’insécurité a de multiples aspects. Elle est due à la crise, au chômage, à la criminalité. Mais l’insécurité économique est par exemple souvent oubliée devant l’insécurité de la vie. Dans le monde d’aujourd’hui, être sans travail vaut mieux qu’être assassiné.
Les divers dangers ne sont pas ressentis de la même façon. Notre perception peut être faussée par les campagnes de presse sur la montée de la violence et l’occultation des risques de chômage…Pourtant les différents gouvernements mettent tout en œuvre pour assurer le maximum de sécurité de leurs concitoyens…Cela éloigne-t-il vraiment notre sentiment d’insécurité ? Les efforts consentis en matière de sécurité peuvent-ils véritablement éviter notre sentiment d’insécurité ? Y-a-t-il parfois un lien entre ces deux notions ?
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Sujet 14. De Thomas Jefferson : “Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre.” Sécurité et liberté sont-elles nécessairement liées ?
En multipliant les techniques de surveillance, les Etats démocratiques contemporains se sont progressivement rapprochés d’une société de contrôle, dans laquelle chacun est fiché dès sa naissance. Face aux risques de dérives, certains se questionnent quant à la menace d’une surveillance systématique de l’Etat sur les privations de liberté qu’elle engendre et plus particulièrement sur les citoyens eux-mêmes.
Ces questions sont encore revenues sur le devant du débat public avec la mise en place de l’état d’urgence après les attentats terroristes à Paris en 2015. Jusqu’où peut-on donc aller pour assurer sa sécurité ? Est-on prêt à sacrifier un peu de liberté pour se sentir en sécurité au point de ne mériter ni l’une ni l’autre comme le déclarait Thomas Jefferson ? Y a-t-il un lien systématique entre sécurité et liberté ou peut-on envisager l’un sans l’autre ?
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Sujet 15. De Jacques Chirac / Paris – 27 Août 1997 : “L’histoire nous enseigne qu’une civilisation, pour garder la maîtrise de son destin, doit se donner les moyens de sa sécurité.” Pensez-vous que la France se donne les moyens de sa sécurité ?
Depuis les attentats de janvier et novembre 2015, l’État a considérablement renforcé ses outils de lutte contre le terrorisme et son idéologie mortifère. Les lois des 24 juillet et 30 novembre 2015 ont par exemple conféré aux services de renseignement le droit d’user de nouvelles méthodes de surveillance (comme les « interceptions de sécurité »), et l’activité de Tracfin s’est accrue pour assécher les filières financières qui alimentent le terrorisme.
Dans le même temps, le Gouvernement a prolongé et intensifié cet effort sur le volet Défense. Outre l’augmentation, déjà prévue, du budget et des effectifs de la Défense, Manuel Valls s’est dit convaincu de la nécessité de consacrer, dans les prochaines années, au moins 2% de PIB à la Défense, pour garantir son bon fonctionnement et son efficacité pérenne. La France ne s’engagerait d’ailleurs pas seule sur cette voie : il s’agit d’un objectif « vers lequel nos alliés de l’Otan ont aussi commencé à avancer », a précisé le Premier ministre, soulignant ainsi la nécessité d’un effort conjoint à l’échelle continentale. Ces efforts ne couvrent pas uniquement le domaine de la défense mais ils peuvent revêtir également le domaine social, le domaine du travail ou de l’énergie. L’ensemble de ces moyens sont-ils suffisants pour contenir un sentiment d’insécurité de plus en plus croissant au sein de notre pays ?
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Sujet 16. De Kofi Annan / Conseil de Sécurité de l’ONU – 12 Septembre 2001 : “Une attaque terroriste contre un pays est une attaque contre l’humanité tout entière. ”. Les états-nations sont-ils capables d’assurer la sécurité internationale ?
À en croire certains auteurs, depuis ces quinze dernières années, un nouvel équilibre des pouvoirs se serait instauré entre les États et des ensembles hétéroclites constitués à la fois d’ONG (organisations non gouvernementales), de firmes multinationales, d’opérateurs financiers, de migrants, d’états ou d’entreprises terroristes, ou encore d’organisation de trafiquants de drogue, de mafias ou d’une infinité d’autres acteurs privés. La montée en puissance des ATN (acteurs transnationaux) aurait considérablement transformé le paysage international, abolissant la position de monopole que détenaient les États sur la scène mondiale et en particulier celui de pouvoir assurer leur propre sécurité ou celle de leurs voisins.
L’état-nation a toujours été un acteur majeur du système international qui garde encore de précieuses prérogatives : adaptation à l’environnement international, incarnation de l’identité nationale, préservation des équilibres géopolitiques, défense des valeurs communes. Mais la préservation de ces valeurs dans un environnement de plus en plus complexe, se fait-elle au détriment de la fonction traditionnelle de sécurité ? Demeurant les principaux fournisseurs des moyens en matière sécuritaire, seuls ou collectivement, ces États sont-ils toujours capables de protéger leurs citoyens et d’assurer leur sécurité ou sont-ils devenus comme beaucoup un «acteur parmi les autres » ?