Comme nous l’avions fait l’an dernier, nous nous lançons sur des préambules de sujets possibles pour l’épreuve de question contemporaine, à la fois sur le thème de « la ville » mais également sur le thème « des radicalités »…
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Sur le thème de « La ville »
Sujet 1. Quels sont les enjeux et défis des mégalopoles ?
Dans moins de deux générations, les villes abriteront 6,3 milliards de personnes, selon le dernier rapport du Worldwatch Institute et cette concentration aura essentiellement lieu dans les pays en voie de développement, qui concentrent aujourd’hui 82 % de la population mondiale. En Asie, c’est la mégapole (ville de plus de 10 millions d’habitants) qui caractérise l’urbanisation et si en 2011, le monde comptait 23 mégapoles dont 13 dans cette zone, les prévisions montrent qu’elles seront 37 en 2025 dont la majorité, 21 en Asie. Mais en quoi cette pression démographique engendre sur les zones urbaines une pression importante ? Les problématiques résident notamment sur l’adéquation des infrastructures de base : logements, équipements (allant des commerces à la santé), mais aussi réseaux de transport, d’eau potable, d’électricité, d’assainissement… Des défis et enjeux sont colossaux alors que le rythme de croissance des populations ne cessera d’augmenter : le problème sera particulièrement épineux dans les pays en voie de développement car ces villes offrent des opportunités économiques et culturelles, éducatives et sanitaires très appréciables.
Sujet 2. Qu’est-ce que la ville ?
Les villes ont modifié nos vies et, plus fondamentalement, la structure même de nos sociétés. Elles sont chaque jour plus importantes, du fait de leur taille et de leur nombre. On estime qu’au XXIe siècle, la moitié de la population du globe vivra en milieu urbain.
Que la ville soit un objet éminemment culturel ne fait guère de doute : elle se présente comme une agglomération de constructions artificielles, conçues par des architectes et des urbanistes. Elle témoigne de leur savoir-faire et apparaît de part en part fabriquée de main d’homme. Mais cela suffit-il pour lui donner la terminologie de « ville », cela suffit-il pour en faire des lieux habitables ? Le bon usage d’une ville suppose l’appropriation de sa grammaire par ses habitants. Car habiter une ville est une question davantage éthique et politique que technique. L’âme d’une ville se loge dans la symbolique qu’elle tisse. Sous quelles conditions une ville peut-elle constituer un monde familier ?
Mais de tout temps, les villes ont aussi favorisé l’essor économique, les progrès techniques et la création culturelle. Leur croissance présente en revanche des inconvénients : violence et pauvreté, insuffisance de logements, surpopulation, problèmes de santé, pollution et production massive de déchets.
Quelle que soit la définition que l’on donne à ce terme, la ville joue et jouera à l’avenir un grand rôle dans notre vie quotidienne. Les centres urbains ont grossi rapidement après la révolution industrielle. Ils ont littéralement « explosé » dans les cinquante dernières années, tant en nombre qu’en taille. C’est ce que l’on appelle l’« urbanisation », phénomène particulièrement rapide actuellement en Asie, en Amérique latine et en Afrique.
Sujet 3. La ville intelligente est-elle une utopie ?
Alors que le pourcentage de la population urbaine dans le monde est toujours en augmentation, l’idée de « smart city », ou ville intelligente, est en plein essor. Concept aux définitions mouvantes, la ville intelligente « repose sur des appareils interconnectés pour fluidifier et améliorer les services municipaux en se basant sur des données détaillées en temps réel » et l’on estime que le nombre d’appareils connectés dans les villes intelligentes atteindra les 2,3 milliards cette année. Mais ce concept existe-t-il véritablement ? Les appareils peuvent-ils être vraiment utilisés pour réduire l’énergie utilisée dans les lampadaires, réguler la distribution de l’eau par exemple…
Malgré ces quelques nouveaux usages précédemment cités, on peut se demander si la « ville intelligente » existe vraiment ou s’il s’agit d’une utopie futuriste. Pourtant certaine personne comme Antoine Picon d’Antoine Picon, architecte, explique que nous vivons en partie déjà dans des villes intelligentes. A Paris par exemple, des puces sont installées dans des arbres pour mieux gérer le patrimoine biologique de la ville, les compteurs d’eau sont télé-relevés et la circulation est monitorée…Est-ce vraiment la réalité comme on veut bien nous le faire croire ?
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Pour le thème « Les radicalités »
Sujet 1. Qu’est-ce qu’une pensée radicale ?
Qu’il s’agisse de repenser l’impérialisme ou les nouveaux fronts de la lutte sociale, les pensées critiques reviennent en force. Les années 1980 semblaient leur avoir donné le coup de grâce, avec pour point d’orgue la chute du mur de Berlin en 1989. Pourtant, depuis les années 1990, les « pensées radicales » connaissent un nouvel essor. De droite comme de gauche, elles prennent corps avec de nouveaux mouvements sociaux, telles les manifestations contre l’OMC à Seattle en 1999, le Forum social mondial de Porto Alegre en 2001, ou la montée de la gauche en Amérique latine. Ainsi, les théories actuelles de l’« anti pouvoir » qui soutiennent la lutte, qu’elle soit armée, sociale, syndicale…, sans viser à s’emparer du pouvoir d’État. Il s’agit très souvent du primat de l’action sur la pensée par une volonté de prise direct sur le réel et une volonté d’influencer par les actes le cours des événements de la réalité sociale et politique, en légitimant la violence sociale et politique. Mais comment les décrire et les définir davantage ?
Sujet 2. Les radicalités sont-elles une menace pour les démocraties ?
Depuis 2015 principalement, la France et l’Europe sont confrontées à des attentats terroristes d’une violence et d’une ampleur sans précédent et les citoyens s’interrogent : qui vise-t-on ? Est-ce la démocratie qui est visée ? Si tel est le cas, c’est alors à la démocratie de répondre. Gilles Finchelstein, directeur général de la Fondation Jean-Jaurès indiquait que « ce qui est en jeu, fondamentalement, c’est la culture démocratique avec ses règles, ses valeurs et son esprit ». Plus encore, « c’est une certaine conception de la France et de son modèle de société qui est aujourd’hui interrogée », comptant sur le Président de la République pour « fixer des repères et un cap ». Mais devant la force de nos institutions, nos politiques et nos valeurs, ayant résistées à de nombreuses épreuves dans notre histoire, ces radicalités sont-elles véritablement une menace pour nos démocraties ? Dans le contexte de crise économique, sociale, environnementale, morale et politique que nous connaissons et face aux menaces qui pèsent sur notre démocratie, n’avons-nous pas sans doute d’autre choix que celui de la confiance ?
Sujet 3. Crise des banlieues et radicalité
Des milliers de voitures brûlées, des équipements collectifs (écoles, crèches, gymnases) détruits, l’instauration de l’état d’urgence, près de 4 700 personnes interpellées, plus de 400 condamnées à de la prison ferme : le bilan des troubles qui ont secoué la France en 2005 est lourd en termes matériels, humains et psychologiques.
De nombreux commentateurs français comme étrangers s’accordent pour déceler dans cette crise l’effondrement de notre société et insistent tour à tour sur la fin du « modèle français », le « développement d’une société parallèle violente, placée en dehors des lois de la République » ou la « crise de la civilité urbaine ». Mais cette crise, ces violences sont ils les signes d’une radicalité de cette jeunesse française ? Pour affirmer cette relation de cause à effet , faut-il revenir sur leurs conditions sociales, les raisons de leur déclenchement et leur caractère radical ?
A bientôt pour d’autres préambules sur ces thèmes et sujets possibles…