Ma dissertation de culture générale
Ma dissertation de culture générale
  • Ebook à télécharger
  • Panier

Ma dissertation de culture générale

Préparation aux épreuves de dissertation – Note de synthèse – Fiches histoire – Fiches culture générale – Thèmes IEP – Concours de la fonction publique

Ma dissertation de culture générale
  • Ebook à télécharger
  • Panier

La numérisation de l’espace de bataille

  • Thématique concours

Le #numérique touche aussi nos forces armées…C’est une révolution à la fois progressive et brutale, que procure la « numérisation de l’espace de bataille ». Phénomène en marche et sans retour possible, voici ce que recouvre cette expression. Une vidéo en fin d’article vous explique davantage cette notion…

 

Jusque-là, l’art de la guerre était pragmatique : les artilleurs tiraient un coup long et un coup court, pour se régler ; les généraux échafaudaient des plans sur des tableaux muraux ; et sur le terrain, les officiers appliquaient ces consignes en plaçant leurs unités sur les cartes d’état-major avant de les envoyer dans la boue des champs de bataille.

Et puis, un peu après que la société civile eut basculé dans l’ère d’Internet, l’armée a découvert les systèmes d’information et de communication et son monde ­ – l’espace de bataille – ­ a changé de visage. Aujourd’hui déjà mais encore plus demain, le fantassin, la section, la division, l’avion de combat et le sous-marin, le satellite et le drone, le robot ne sont plus que des capteurs reliés entre eux et au commandement par un vaste réseau informatique crypté.

Utiliser les yeux de tous, faire bénéficier chaque soldat des observations d’une constellation de satellites, permettre au conducteur de char de voir le champ de bataille sur son écran, raccourcir la boucle entre la détection, la décision et l’action, entre les systèmes d’armes et les donneurs d’ordres, donner à tout responsable d’une action militaire la supériorité informationnelle : telle est l’approche qui prévaut dans la volonté de créer cet « intranet du champ de bataille » .

La numérisation ne se limite pas au passage de l’analogique au numérique, elle n’est pas dictée par la professionnalisation des armées, par la réduction des effectifs, et n’est pas uniquement la réponse aux avancées technologiques, mais elle en est la synthèse. Elle répond au défi de l’interopérabilité, de plus en plus nécessaire avec l’évolution des conflits, qui montre la nécessité de réponses presque toujours multinationales. Cela suppose une standardisation des armements et une capacité de mise en réseau : la guerre plug-and-play (auto configurable) ne relève plus du domaine des jeux électroniques.

Cette révolution qui prend parfois l’allure d’une fuite en avant un peu inquiétante est liée à la transformation des armées, accélérée par la fin de la Guerre froide : il s’agit de les retailler en unités plus flexibles, légères et rapidement déployables. Peut-être cette numérisation est-elle née d’un rêve de stratège : disposer en permanence de toutes les informations utiles sur ses amis comme sur ses ennemis, afin d’être toujours capable de surprendre l’adversaire.

Guerriers de l’information

Aujourd’hui, la suprématie d’une nation n’est plus seulement liée à sa puissance de feu, mais à la circulation des informations entre ses systèmes d’armes, à leur capacité de s’intégrer dans un ensemble plus vaste, un « système de systèmes ».

La numérisation est aussi une réponse à la nouvelle approche des conflits : les guerres doivent se gagner vite, en limitant au minimum les dommages collatéraux, notamment la destruction de l’outil économique. Il faut annihiler des centres de décision, pas de raser des villes.

Parallèlement à un blitzkrieg high-tech, la guerre se gagne aussi, et parfois surtout, sur le plan médiatique. Si l’écran d’ordinateur n’a pas remplacé le fusil ou le missile, il en est devenu l’indispensable complément. La guerre en réseaux, le Network Centric Warfare, que les Français traduisent par « combat infocentré » , fait apparaître un nouveau type de combattants, les « guerriers de l’information » (les Knowledge Warriors).

Les Américains se sont lancés massivement, depuis le début des années 1990, dans cette numérisation. Ils ont donné au Global Information Grid (GIG, « réseau global d’information ») un surnom : « God’s eye view » (« la vision de l’œil de Dieu »). Dans les années qui viennent, les forces américaines seront dotées de centaines de milliers d’ordinateurs qui permettront aux capteurs de disposer en direct des informations fournies par cette Toile militaire.

Les promoteurs de ce système prédisent que ce maillage d’ordinateurs deviendra l’arme la plus puissante de l’arsenal américain et qu’il imprimera autant sa marque sur la guerre du XXIe siècle que les armes nucléaires l’ont fait sur la Guerre froide. Au cours de la prochaine décennie, le Pentagone prévoit de dépenser quelque 200 milliards de dollars dans le Centric Warfare Program.

La numérisation des unités est quasi achevée. Le programme Félin (Fantassin à équipement et liaisons intégrés), équipe l’armée de terre depuis 2007, il permet une visualisation des images vidéo transmises par les autres combattants.

Sur un assistant personnel, le soldat dispose d’une vision « en trois dimensions » de l’environnement urbain dans lequel il évolue. Mais cette révolution présente aussi de risques : trop d’information tue l’information. Si des filtres ne sont pas mis en place rapidement, si des mécanismes de synthèse, d’élimination de l’information non pertinente ne sont pas en place, la Toile militaire deviendra ingérable et paralysera la décision.

La diffusion ultrarapide, transversale, de l’information risque de s’affranchir de la hiérarchie, colonne vertébrale des armées, et de bousculer la notion pyramidale du commandement. C’est pour cela qu’à ce propos, la revue française Doctrine rappelle sagement la maxime du maréchal de Lattre : « Un outil ne vaut que par la main qui l’anime. »

Source : le monde

Partager :

  • Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)
  • Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)

Articles similaires

espace de bataille numérisation
14 septembre 2018 Madissertation

Post navigation

Datacratie : Des solutions pour reprendre le pouvoir sur les données → ← Les catégories de services publics : la distinction SPA/SPIC…

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related Posts

Secret professionnel, discrétion ou droit de réserve ?

Dans le cadre de l'étude du thème du #secret pour le concours commun aux IEP, ces trois notions ne sont pas toujours très claires aux yeux des agents et il y a souvent confusion entre ces différentes entités.

La contre-révolution

Pour mieux comprendre une notion, il est parfois utile de comprendre son opposée...La contre-révolution désignant le contraire de la #révolution est un concept dont la définition varie nécessairement en fonction des significations de celle-ci. Elle revêt donc des sens multiples et se trouve chargée d'affect par ses partisans comme par ses adversaires. Comment la définir, quels sont ses acteurs et comment est-elle née ?

Et si on évoquait les Sociétés secrètes…

Et si on évoquait les Sociétés secrètes... Sur le thème du #secret, vous devez avoir des notions liées aux sociétés secrètes. Elles ont toujours existé, elles font partie de la manière dont les hommes ont relié l’intelligence spirituelle au pouvoir matériel. Mais depuis le vingtième siècle et le développement des technologies, elles ont dû changer leur stratégie. En quoi consistent ces sociétés et quelles sont ces stratégies...? Anne Dufourmantelle dans la défense du secret a développé une partie de son œuvre sur cet aspect du secret...

Une révolte méconnue…Étienne Marcel

Une révolte méconnue…Étienne Marcel. Poursuivant nos articles sur des #révolutions ou #révoltes atypiques, la révolte d’Étienne Marcel est sans doute la première de nos révolutions. Avec elle, pour la première fois, c’est un État construit et à l’organisation affirmée qui voit s’opposer à lui un mouvement portant une autre conception des institutions, du pouvoir et du destin national. Un podcast de l'émission au cœur de l'histoire vous accompagne en fin d'article...

Recent Posts

La dématérialisation, qu’en pensez-vous ?

La dématérialisation, qu’en pensez-vous ?

Pour ne pas vous laisser surprendre par ce type de questions et avoir une réponse un peu plus originale que la plupart des candidats, il est important de maîtriser cette […]

More Info
Secret professionnel, discrétion ou droit de réserve ?

Secret professionnel, discrétion ou droit de réserve ?

Dans le cadre de l'étude du thème du #secret pour le concours commun aux IEP, ces trois notions ne sont pas toujours très claires aux yeux des agents et il y a souvent confusion entre ces [...]

More Info
Le projet de loi 3D…

Le projet de loi 3D…

Le projet de loi 3D... En questionnant certains d'entre vous sur ce projet de loi, j'ai été beaucoup surpris par les erreurs de réponse... Ce projet de loi 3D, pour décentralisation, [...]

More Info
La contre-révolution

La contre-révolution

Pour mieux comprendre une notion, il est parfois utile de comprendre son opposée...La contre-révolution désignant le contraire de la #révolution est un concept dont la définition varie [...]

More Info
  • A PROPOS DE CE BLOG
  • Boutique
  • Checkout-Result
  • Commande
  • Généralités de l’épreuve de dissertation
  • Le thème de la mémoire
  • Mentions légales
  • Panier
  • Products
  • Trouver une bonne problématique
Powered by WordPress | theme SG Window