#Secret ou #Révolutions ? Voici quelques conseils de lectures, de films, d’émissions radio, pour vous permettre d’approfondir dans chacun de ces deux thèmes et de commencer à repérer les grandes questions qui pourront structurer votre réflexion. Abordons maintenant le thème du #Secret.
Le secret
La question du secret nous renverra à celle de la transparence, du secret qui protège ou au contraire qui empêche d’exercer sa liberté en tant qu’individu ou que citoyen.
Ce thème se trouvait déjà au programme l’an dernier, vous pouvez vous procurer d’occasion un des nombreux ouvrages sur la question pour le concours 2019. regardez également tous les articles de ce blog dédiés à ce thème.
Des essais
Proctor Golden N., Goldon holocaust ou la conspiration des industriels du tabac, Paris, Editions des équateurs, 2014.
Cet historien des sciences nord-américain a pu avoir accès aux archives des industriels du tabac et montre comment ils ont développé toute une culture du secret ou du mensonge autour de la cigarette. Les cigarettiers américains ont tenté d’en interdire la publication.

Nathalie ZADJE, maître de conférences en psychologie a publié Les enfants cachés en France, Paris, Odile Jacob, 2012. A partir d’une vingtaine de portraits d’enfants cachés pendant la Seconde Guerre Mondiale (dont certains célèbres comme Boris Cyrulnik, Serge Klarsfeld) elle
montre en quoi le secret peut être protecteur.
Peut-on vraiment se passer du secret ? Sous la direction de Patrick Ben Soussan et Roland Gori (Erès) 2015.
Le secret professionnel désigne-t-il le silence et la réserve, la discrétion et l’intime ou bien au contraire l’opaque et le caché, le clandestin et la dissimulation ? Ils sont une douzaine de psychologues, psychanalystes, philosophes, praticiens hospitaliers et magistrat à répondre à cette question, en articulant cette pratique autour du paradoxe qui la fonde, le droit de cacher s’opposant au droit de savoir. Car, chacun craint à la fois que l’on révèle une information confidentielle le concernant et qu’on lui en cache une autre dont il s’estime légitime d’avoir connaissance.
Tenir un secret, n’est-ce pas confisquer une donnée dont un tiers est privé de façon arbitraire et illégitime ? Mais, n’est-il pas encore plus tyrannique de prétendre, au nom de la prévention et du dépistage, diriger les comportements des individus dans les moindres replis de leur existence ? À l’éthique qui consiste à ne jamais violer cette humanité liée à l’intimité présente au plus profond de chacun(e) d’entre nous s’oppose donc l’exigence de transparence générale et absolue. Après avoir remanié six fois sa définition le philosophe Pierre Le Coz en arrive à défendre que « le secret est la possession de ce qui est ressenti par le détenteur comme une vérité énonçable, à la connaissance de laquelle il désire que le plus grand nombre de personnes chez lesquelles elle produirait un retentissement contraire à ses attentes et à ses intérêts, ne puissent accéder » (p. 29).
Pour autant, ni le secret, ni la diffusion de l’information n’ont de valeur prioritaire en eux-mêmes : c’est en fonction d’autres valeurs que nous devrions agir. En comparant, par exemple, le mal respectif que pourrait provoquer la non divulgation ou la révélation de l’information. Mais la loi n’autorise pas une telle subjectivité.

Des romans
Le secret de famille est utilisé comme moteur de la trame romanesque :
GRIMBERT P., Un secret, Paris, le Livre de Poche, 2007. Ce roman autobiographique s’enracine dans les persécutions subies par les Juifs pendant la seconde guerre mondiale (vous pouvez aussi choisir de regarder l’adaptation filmée de ce roman, adaptation réalisée par Claude Miller, avec Patrick Bruel et Cécile de France).

MAUPASSANT Guy de, Pierre et Jean existe en de nombreux formats poche.
OSORIO Elsa, Luz ou le temps sauvage, Métaillé. Ce roman traduit de l’espagnol est le récit d’une recherche d’identité dans l’Argentine de la dictature où des enfants ont été volés à leurs familles à leur naissance.
LE CARRE John. John Le Carré puise l’inspiration de ses romans dans son passé d’ancien agent des services secrets anglais. La plupart de ses romans sont disponibles en format poche.
Des films ou des séries
Le film d’Emmanuelle Bercot, La fille de Brest, sorti en 2016 met en scène met en scène le combat d’un médecin, véritable lanceur d’alerte contre les les laboratoires Servier et le médiator, médicament à l’origine de nombreux décès.

Festen, du danois Thomas Vintenberg a reçu le prix du Jury au festival de Cannes en 1988. A travers un huit clos familial oppressant, on découvre les effets dévastateurs d’un secret de famille.

Le bureau des légendes est une excellente série française permettant de rentrer dans le monde très secret de la DGSE (Direction Générale de la sécurité extérieure). Les scénaristes ont été conseillés par de vrais agents de la DGSE : une entrée originale dans ce monde où le secret devient une arme
politique et militaire entre les puissances et dans leur lutte contre le terrorisme.
