Voici quelques lignes qui vous feront comprendre en plusieurs points quelles étaient les caractéristiques du Stalinisme. Bien sûr cela n’est pas assez exhaustif si on voulait être complet…mais l’essentiel est là.
Le terme provient du nom de Joseph Staline (1879-1953), dirigeant suprême de l’Union soviétique, depuis la fin des années 1920 jusqu’à sa mort. Staline se voulait un interprète fidèle du léninisme, mais ses idées et ses pratiques constituent une réalité historique nouvelle. Staline meurt en 1953 et ses successeurs dénoncent ses crimes. C’est la déstalinisation.
Derrière ce terme, le plus important est :
1 / la théorie du socialisme dans un seul pays : soumission, de facto, du mouvement communiste international à l’objectif de construction du socialisme dans un seul pays, l’URSS ;
2 / la conception de la révolution par étapes dans les pays coloniaux ou semi-coloniaux, à commencer par la Chine – les conditions économiques et sociales ne permettant pas une révolution socialiste dans ces pays, ils doivent passer d’abord par une révolution nationale-démocratique, impulsée par une alliance entre le prolétariat, la paysannerie et la bourgeoisie nationale ;
3 / une conception autoritaire et monolithique du pouvoir, conduisant à des « purges » sanglantes, qui ont conduit à l’extermination de millions d’opposants réels ou imaginaires, parmi lesquels la grande majorité des dirigeants bolcheviques de 1917.
Les partisans de Staline se désignaient comme communistes ou léninistes, et cette terminologie fut aussi adoptée par les anticommunistes. Sauf exception – par exemple, quand Maurice Thorez se proclamait « le premier stalinien de France » – le terme « stalinisme » était surtout utilisé par les adversaires de gauche de Staline, à commencer par Trotsky et ses partisans.
Pour ceux-ci le stalinisme – terme incluant le mouvement communiste fidèle à Staline – était le produit d’une dégénérescence de l’État soviétique, et Staline était le représentant brutal d’une caste de bureaucrates qui avait monopolisé le pouvoir politique aux dépens des travailleurs.
Trotsky définissait l’URSS stalinienne comme un « État ouvrier bureaucratiquement dégénéré », tandis que certains de ses disciples dissidents allaient parler de « collectivisme bureaucratique » (Max Schachtmann), ou de « capitalisme d’État » (Tony Cliff, le groupe « Socialisme ou Barbarie) »), un terme largement utilisé par les marxistes.
Pour édifier un état socialiste, Staline instaure les plans quinquennaux. Il décide également de confisquer les terres des propriétaires privés et de les regrouper dans de grandes exploitations collectives, les Kolkhozes afin de moderniser l’agriculture. La résistance est vive mais la répression terrible : les Koulaks sont déportés dans les camps du Goulag. Les résultats médiocres entraînant des famines, Staline concède donc aux Kolkhoziens un lopin de terre en « exploitation libre ». Décidé à construire une grande puissance industrielle, Staline planifie l’économie en donnant priorité aux industries de base. Les résultats sont spectaculaires et en 1940, l’URSS se place au 3eme rang industriel mondial. Dans le but de créé un vrai culte de la personnalité, Staline contrôle tous les médias et impose une image de lui comme tout puissant, protecteur et guide de l’URSS. En réalité, il dirige une dictature impitoyable. Tout le pays est sous la surveillance d’une police politique (NKVD, GPU…). Les opposants au régime sont traqués et éliminés, en particulièrement lors des « grandes purges » de 1936 à 1938.