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Faire référence AUX TRAITES DE WESTPHALIE dans un sujet…

Si vous devez traiter un sujet sur l’ordre mondial, la société, les organisations internationales, l’Europe, la souveraineté des états, les nations ou les États-nations…vous devez absolument avoir la référence historique qui donne les principes des Traités de Westphalie car ils constituent la base des organisations internationales actuelles. Ces principes sont parfois remis en question du fait des politiques étrangères de certains États d’où l’importance de connaître cette problématique.

Les traités de Westphalie signés le 24 octobre 1648 à Munster entre la France (et ses alliés)et le Saint-Empire puis à Osnabrück entre la Suède et le Saint-Empire, mettent fin à la guerre de TrenteAns, conflit très meurtrier qui ravagea l’Europe et en particulier le Saint-Empire romain germaniqueet bouleversa l’ordre géopolitique établi.

Ces traités sont à l’origine du « système westphalien »,expression employée a posteriori pour désigner un nouvel ordre international spécifique et plus oumoins durable duquel émergent les notions d’équilibre des puissances, d’État nation et desouveraineté nationale. Cette paix a ses architectes que l’on retrouve en la personne du cardinal de Richelieu ou d’Hugo Grotius, relayés par Mazarin en ce qui concerne le royaume de France ou encoreles nombreux diplomates, qui de façon plus ou moins importante jouèrent un rôle capital dansl’élaboration du processus de paix.

En matière de relations internationales, durant l’époque médiévale c’était Rome qui gérait les rapports de forces entre les souverains européens. Avec la Réforme et l’affaiblissement du Saint-Siège, se pose dès lors la question d’un nouveau mode de gestion des relations entre les puissances. La gestion des relations internationales repose alors sur trois principes :

  • l’impérialisme d’une puissance,
  • l’équilibre entre les puissances,
  • le système desûreté collective.

Il est donc possible de se demander comment construire la paix dans un siècle deguerre. Il convient dès lors de s’interroger sur l’émergence de la paix westphalienne ainsi que sur les mécanismes de sa mise en œuvre puis de poser les limites de cette paix éprouvée qui donne naissance à l’Europe moderne.

 

I) L’EMERGENCE DU « SYSTEME WESTPHALIEN » 
  1. La situation de l’Europe en 1618

Depuis le Moyen-Âge, l’Europe entretient l’idée d’Empire associée à la pax romana. Unempire survit, le Saint-Empire romain germanique avec un empereur élu et choisi dans la maison des

Habsbourg par les princes électeurs, un chef au pouvoir néanmoins limité et disposant d’une autoritéde type féodal sur des duchés, évêchés ou encore des villes quasiment indépendants. Par ailleurs, lerêve de paix romaine se retrouve dans la chrétienté par le biais de la présence continentale del’Eglise catholique mais le pape, d’abord autorité spirituelle, demeure surtout une puissance localedans la péninsule italienne. L’Europe est donc un continent morcelé, de puissants princes à la tête degrands royaumes se sont affranchis de l’Empereur tout comme de petites principautés ou des villesindépendantes.

Les souverains gouvernent néanmoins de plus en plus sans tenir réellement comptedes doléances de leurs sujets et perçoivent davantage les autres princes comme des rivaux face auxquels il faut s’imposer en s’opposant.

Avec Charles Quint, roi d’Espagne à partir de 1516, élu empereur en 1519, l’idée d’Empire reprend de l’éclat même pour une courte durée, dominusmundipar excellence, la maison des Habsbourg ambitionne d’instaurer un impérialisme chrétien sur le monde entier.

L’ouverture sur lemonde fait naître de nouveaux impérialismes, chaque royaume veut désormais conquérir desterritoires et s’enrichir dans le seul but de devenir plus puissant, ainsi les relations internationales senourrissent de cette concurrence entre impérialismes. L’idée que les Habsbourg visent la monarchieuniverselle alimente le sentiment anti-espagnol dans toute l’Europe et en particulier en France.

En cequi concerne l’unité religieuse, la Réforme entraîne l’éclatement de la chrétienté et cette rupturedevient une donnée essentielle dans les relations internationales. Ainsi face à une Europe catholique,se dresse une Europe protestante qui ne reconnaît plus l’autorité du pape.

À l’intérieur des États, enmatière religieuse, la règle demeure celle selon laquelle le prince impose sa religion à ses sujets :cujus regio, ejusreligio, tel prince, telle religion, issue de la Paix d’Augsbourg de 1555. Dès lors,l’unité de l’Empire devient une vaine entreprise et durant la Paix d’Augsbourg qui demeure une paixde compromis, Charles Quint accepte une autonomie religieuse dans le Saint-Empire enreconnaissant les deux confessions chrétiennes.

Ces choix confessionnels ravivent les tensionspolitiques au XVIIème siècle alors que l’Espagne de Philippe II (1558-1598) tente de limiter sesinterventions en Europe et cherche partout à instaurer la paix, la pax hispanicanotamment aux Pays-Bas.

Au XVIIème siècle, les relations internationales ne peuvent s’envisager qu’en lien avec le prisme religieux ; ainsi ce concept de « confessionnalisation » s’est imposé et accorde à la dimension religieuse une place essentielle dans les choix politiques et l’affrontement entre puissances.

  1. La réalité politique du Saint-Empire

Le Saint-Empire fait partie de la maison des Habsbourg, en 1618 c’est un État fragmenté, fragile et miné par les tensions religieuses entre protestants et catholiques, calvinistes et luthériens. Il y existe de nombreuses rivalités politiques entre les petites puissances et face aux divers États européens qui se structurent, le Saint-Empire apparaît comme le ventre mou de l’Europe ; c’est danscet espace morcelé où règne la discorde que va éclater la guerre de Trente Ans.  

  1. La guerre de Trente Ans 1618-1648

Le 23 mai 1618, la défenestration de Prague, preuve tangible des tensions entre catholiques et protestants, est considérée comme l’événement déclencheur du conflit bien que les causes soientplus profondes. La première phase du conflit est intérieure au Saint-Empire et la bataille de laMontagne- Blanche le 8 novembre 1620 est révélatrice de l’opposition religieuse au sein du territoireallemand, une opposition entre protestants et catholiques se soldant par la victoire de ces derniers.

La deuxième phase est marquée par l’entrée en scène des grandes puissances à l’instar du Danemark, de la Suède puis de la France. Les batailles se succèdent en faveur de l’un ou de l’autrecamp mais les dernières batailles de Rocroi (18 mai 1648) et de Lens (19 aout 1648) marquent ledébut du déclin espagnol et l’avènement de la France comme grande puissance au même titre que laSuède, et obligent tous deux Ferdinand III alors Empereur des Romains (1637-1657) à accepter lesformalités de paix dont les négociations durent depuis déjà cinq ans.

La guerre de Trente Ans est unconflit long dans la durée et qui frappe les consciences européennes par son ampleur et ses atrocités. Qualifiée de « guerre totale », cette guerre révèle deux constats demeurant àl’origine du nouvel ordre international en construction : l’incapacité de l’Empereur à construire unemonarchie catholique en Allemagne et l’échec de l’Espagne à imposer son contrôle sur l’ensemble de l’Europe.

 

Dès lors comment construire la paix dans ce tableau de désolation et d’émergence de nouvelles forces, quelles lignes directrices établir dans ce nouvel ordre européen ?

 

II) METTRE EN OEUVRE LA PAIX

1. Les architectes du « système westphalien »

Les premières lueurs de paix sont à l’initiative du pape qui par le biais des légats, tente de se poser comme arbitre dans la construction de la paix. Cependant, cette politique pontificale se soldepar un échec dans la mesure où le Saint-Siège doit se cantonner à un simple rôle de médiation plusqu’à un réel arbitrage. Durant les négociations de paix préalables à la signature des traités, émergeune nouvelle figure, celle du diplomate. La diplomatie demeure « à la mode », en attestent denombreux traités sur l’art de la diplomatie au même titre que l’art de courtiser.

Ces ouvragesthéoriques vont pouvoir être mis en pratique durant la guerre de Trente Ans. Dans le processus deconstruction de la paix, se dégage néanmoins deux personnages qualifiés de « pères » du système, àsavoir le Cardinal de Richelieu et Hugo Grotius. Ce dernier n’est pourtant pas présenté comme unpacifiste à l’instar des philosophes des Lumières comme Emmanuel Kant ; Grotius veut la paix maissans renoncer à la guerre, une sorte de paix dans laquelle le recours à la guerre demeure possibleafin que la paix soit plus durable. Dans ce raisonnement, la théologie chrétienne joue un rôledéterminant dans la mesure où en pointant du doigt l’imperfectibilité de l’Homme, elle justifie que laguerre ne puisse être éradiquée de façon perpétuelle.

Richelieu partage cette approche lorsqu’ilévoque « la guerre nécessaire ». Ainsi le principe chrétien déjà ancien de guerre juste avec le jus adbellumetle jus in bellopermet de légitimer l’entrée en guerre, un droit de la guerre transposé demanière séculaire car lié à des impératifs politiques.

En face de Grotius le juriste, il y a Richelieu quireprésente davantage le politique. Richelieu veut défendre l’État, son apport c’est le renoncement àla création d’une Europe chrétienne et à l’hégémonie impériale. Plus que l’idée de conquêteterritoriale, c’est la défense des acquis qui s’impose bien que l’on puisse continuer à accroître sespossessions territoriales et ce dans un souci de sécurité nationale en lien avec la grandeur de l’État.

Cette idée de « raison d’État » que l’on retrouve chez Machiavel avant d’être réellement théoriséepar le penseur politique italien Giovanni Botero à la fin du XVIème siècle, repose sur trois pilierstrouvant leur origine dans les causes des querelles humaines :

  • la puissance se construit surl’économie dans laquelle « la rivalité motive les hommes pour le profit »,
  • « la méfiance qui motiveles hommes pour la sécurité » et l’influence,
  • « la gloire qui motive les hommes pour leurréputation ».

C’est sur ce constat que Richelieu fonde sa politique réaliste, la Realpolitik.La Realpolitik peut se définir comme « la politique étrangère fondée sur le calcul des forces et l’intérêt national », Henry KISSINGER, Diplomatie, éd. Fayard, 1996.

2. Quels sont les grands principes du « système westphalien » ?

Si Grotius est à l’origine du principe de sécurité collective, l’on retrouve cette idée dans les instructions de Richelieu pour les négociateurs de la paix. Ainsi pour contrebalancer le poids politiquetrop lourd des Habsbourg, le royaume de France doit avoir les moyens d’intervenir en Italie et dans leSaint-Empire et y disposer d’alliés solides sur lesquels s’appuyer en cas de nécessité.

Si les traités nedessinent pas de système de sécurité collective au sens strict comme on peut le retrouveraujourd’hui au sein de l’ONU, ils prévoient la garantie que tous les contractants s’engagent àdéfendre les conditions de la paix contre qui que ce soit, « sans distinction de religion ». L’un desprincipes fondateurs dans l’élaboration du « système westphalien » demeure le respect de lasouveraineté nationale, aujourd’hui appelé principe de non-ingérence. Ce principe laisse une grandeliberté aux divers États dans la mesure où ils demeurent les seuls acteurs sur leur propre territoire. Ainsi à titre d’exemple et dans un contexte de tensions religieuses, un pays catholique ou protestantne doit pas intervenir dans les affaires d’un autre État pour favoriser telle ou telle confession.

Enfin,les deux principes que sont la sécurité collective et la souveraineté nationale amènent à un troisièmeprincipe tout aussi important, celui de l’équilibre des puissances. Ce principe d’équilibre décrit dansla Grande instruction commencée par Richelieu qui y expose « la grande stratégie » de la France puisreprise par Mazarin, renvoie à une idée déjà ancienne remontant à la Grèce antique et portant sur lagestion des puissances. L’idée d’équilibre que l’on retrouve également dans la péninsule italiennecomposée de multiples petits États est rendue possible car sans nécessairement favoriser les grandespuissances, les petits États sont protégés par le principe de non-ingérence et cet équilibre demeureen « flux permanents », c’est-à-dire que des alliances se créent constamment entre grandespuissances et petits États.

Par conséquent d’une organisation verticale où s’affirment des autoritéssupérieures, l’Europe s’installe dans une organisation horizontale. Dans ce nouvel ordre, les rêvesunitaires s’étiolent, les États dynastiques se fortifient et l’État devient l’unité de base des relations.

Avec son ouvrage De iure belli acpacis (sur les lois de la guerre et de la paix) en 1625, Hugo Grotius s’inspirant de travaux existant tels ceux d’Alberico Gentili ou Francisco Vitoria, est considéré comme le fondateur du droit international.

3. Les outils de la paix

Abel Servien, l’un des négociateurs français à Münster, décrit le congrès comme « une espèce de concile politique où presque toutes les nations de l’Europe auront des députés ». Cetteréunion marque les esprits car presque tous les États européens, même les plus modestes yparticipent ; seuls le roi d’Angleterre, le Tsar de Moscovie et le Grand Seigneur Ottoman n’ont pasenvoyé de représentants.

Les négociations de paix se partagent entre deux espaces géographiques,la ville de Münster pour les catholiques et celle d’Osnabrück pour les protestants. Concrètement, lesordres partent des capitales européennes et les diplomates agissent sur place, avec une marge demanœuvre plus ou moins importante, totale pour ceux du Saint-Empire, limitée pour les Françaisagissant sous l’autorité de Mazarin.

Il faut retenir dans cette paix la notion chrétienne de pardon,ainsi on ne peut pas parler d’une paix pro-française voire anti-allemande dans la mesure où l’idée depunir les vaincus est exclue. Le calvinismeest reconnu à côté du catholicisme et du luthéranisme.

Les accords deWestphalie prévoient également le versement de sommes conséquentes pour la Suède ou pourindemniser l’archiduc du Tyrol qui abandonne ses possessions alsaciennes.

Pour ce qui est desclauses territoriales, La France confirme sa souveraineté sur les trois évêchés (Metz, Toul, Verdun) etobtient des territoires de la maison d’Autriche en Alsace. La Suède obtient la Poméranie occidentale,l’enclave portuaire de Wismar et les anciens évêchés sécularisés de Verden et de Brême.

À l’intérieurde l’Empire, le Brandebourg, la Saxe, la Bavière, le Mecklembourg et la maison palatine bénéficientde transferts territoriaux. L’indépendance des Provinces-Unies et de la Suisse, qui jusqu’alorsrelevaient nominalement de l’Empire, est reconnue.

 

III) NAISSANCE DE L’EUROPE MODERNE ET LIMITES DE L’EUROPE WESTPHALIENNE
  1.  La modernisation et la sécularisation des États

Durant la guerre de Trente Ans, naissent à travers l’effacement de la dimensionconfessionnelle et à travers la persistance des besoins de financement pour entretenir des arméesnationales toujours plus conséquentes, les structures de l’État moderne. Ainsi, les conflits de religion cessent d’interférer avec les affaires internationales ou alors en demeurent à la marge, le politique sesubstitue au religieux. Le droit international, « le droit des gens » qui s’affirme au XVIIème siècle,trouve davantage ses fondements dans la raison humaine que dans une loi divine et amène à unchangement des mentalités et à la sécularisation des États.

Le Droit des gens (du latin jus gentium), Droit des nations ou Droit international est le système ou ensembledes lois qui régissent les rapports des États et des peuples entre eux. Il se compose de règles d’équité, d’usagesgénéralement admis, et de conventions consignées dans des traités.  

  1. Le « système westphalien » : un système critiqué

La critique récurrente concernant le « système westphalien » réside dans le fait qu’il n’ait pas réussi à éliminer la guerre et donc qu’il représente simplement un échec dans la construction de la paix.Il faut néanmoins nuancer ce constat car le but premier de ce système est bel et bien demaintenir l’équilibre entre les puissances et dans cette optique, la guerre au même titre que la diplomatie demeure un instrument permettant d’instaurer une « paix plusglobale ». Il est dès lorspossible d’évoquer un paradoxe westphalien dans la mesure où un système au dessein pacifiquejustifie également la guerre. On retrouve ici la vision aristotélicienne selon laquelle l’Homme est unanimal qui dans une tradition purement chrétienne, n’est pas parfait.

Le « système westphalien » adonc le mérite d’avoir maintenu une longue période de paix et d’avoir permis de clôturer l’épisodedévastateur qu’est la guerre de Trente Ans.

Ce système que l’on retrouve plus tard en 1815, lors du Congrès de Vienne, est néanmoins vulnérable face aux idéologies universalistes qui d’une certainemanière se confondent dans l’impérialisme et viennent donc rompre l’équilibre.

  1. Une paix inachevée ?

Si la Paix de Westphalie s’impose comme un fondement durable de l’ordre européen, elle n’élimine pas les tensions et revendications territoriales. Ainsi la Maison d’Autriche ne cesse de revendiquer l’Alsace et ce jusqu’à la Révolution française. Les traités du 24 octobre 1648 ramènentsurtout la paix dans le Saint-Empire. En France, la Paix de Westphalie passe presque inaperçue, carelle ne met pas fin pour la monarchie française et les Français à la guerre, au contraire, enintensifiant le conflit avec l’Espagne qui ne prend fin qu’en 1659 avec la signature du Traité desPyrénées, elle débouche sur une révolte générale, la Fronde.

D’autre part, les différents Étatseuropéens acquièrent certes une légitimité nouvelle grâce à la recomposition politique de 1648, maisils continuent à subir les règles de la société des princes, héritage médiéval qui les jette dans laguerre lorsqu’une dynastie vient à s’éteindre ; la grande guerre de Succession d’Espagne en est lapreuve. Ce conflit qui plonge l’Europe dans la guerre de 1702 à 1713, confirme l’effacementespagnol, la montée en puissance de l’Angleterre et l’échec de la diplomatie. Il se conclut par leTraité d’Utrecht signée le 11 avril 1713, qui redessine une nouvelle carte de l’Europe permettant lemaintien de l’équilibre européen et par conséquent qui complète l’ordre établi en 1648.

 

IV) En conclusion

D’aucuns disent que le Traité de Westphalie est la genèse du droit international, mais ils oublient qu’un droit international existait déjà à l’époque romaine. L’Empire romain peut paraître comme le premier État de l’Histoire. Leur droit international était basé sur le droit à la guerre, le jus bellum.

C’est dans la querelle entre le sacerdotium(autorité du pape) et l’imperium (autorité impériale) que la Guerre de Trente Ans éclata. Ce qui n’était qu’une guerre de religions devint une guerre européenne dans laquelle les États européens désiraient être plus indépendants vis-à-vis des autorités papale et impériale. C’est la raison pour laquelle les rédacteurs du Traité de Westphalie s’attachèrent à mettre en place une souveraineté inviolable et le principe de non-ingérence d’abord religieuse puis politique.

Le Traité de Westphalie est donc la base du droit international public actuel.Comme tout fondement d’une matière, les bases dégagées par le Traité de 1648 va subir, au fil des grands événements historiques, des mutations créant ainsi le droit international actuel.

Celui-ci est également en constante mutation, puisqu’il commence à se détacher des principes issus du Traité de 1648.

A bientôt

 

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L’OTAN et le sommet de Varsovie

Les chefs d’État et de gouvernement des 28 membres de l’OTAN ont participé à la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord qui s’est tenue à Varsovie les 8 et 9 juillet 2016 derniers.

Il convient de revenir sur un certain nombre de points évoqués lors de ce sommet qui permettent de comprendre les politiques menées par cette organisation aujourd’hui.
Lors de ce sommet, le Monténégro a été invité à devenir le 29e pays membre de l’Alliance Atlantique. Les ponts figurant ci-dessous rappellent des principes et montrent les orientations prises face à la crise avec la Russie.
Le maintien des principes et le nouvel environnement sécuritaire.
  1. La mission essentielle de l’OTAN reste inchangée : veiller à ce que l’Alliance demeure une communauté de liberté, de paix, de sécurité et de valeurs partagées, dont la liberté individuelle, les droits de l’homme, la démocratie et l’état de droit. Les pays membre restent unis dans leur attachement au traité de Washington et aux buts et principes de la Charte des Nations Unies, ainsi qu’au lien transatlantique. Pour protéger et défendre la sécurité, indivisible, et les valeurs communes, l’Alliance doit continuer de s’acquitter efficacement des trois tâches fondamentales énoncées dans le concept stratégique : la défense collective, la gestion de crise et la sécurité coopérative.
  2. Depuis le dernier sommet, tenu au pays de Galles en 2014, une série de mesures ont été prises pour renforcer la défense collective, développer les capacités de l’Alliance, et d’accroître sa résilience. Les membres se sont engagés à doter leurs forces armées de ressources suffisantes, dans la durée. Aujourd’hui, face à un environnement de sécurité de plus en plus varié, imprévisible et exigeant, des mesures supplémentaires ont été prises pour défendre les territoires et protéger les populations, projeter la stabilité au-delà de nos frontières, et poursuivre l’adaptation politique, militaire et institutionnelle de l’Alliance.
  3. Un arc d’insécurité et d’instabilité s’observe à la périphérie de l’OTAN et au-delà. L’Alliance est confrontée à toute une gamme de défis et de menaces pour la sécurité, qui émanent de l’est comme du sud, d’acteurs étatiques comme non étatiques, et de forces militaires comme d’attaques terroristes, cyber ou hybrides. Les actions agressives de la Russie, y compris ses activités militaires provocatrices à la périphérie du territoire de l’OTAN et sa volonté avérée d’atteindre des objectifs politiques par la menace ou l’emploi de la force, constituent une source d’instabilité régionale, représentent un défi fondamental pour l’Alliance, et nuisent à la sécurité euro-atlantique.
  4. Par ailleurs, les conditions de sécurité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, qui se sont dégradées de manière significative dans l’ensemble de la région, ont de profondes répercussions sur la sécurité. Le terrorisme, en particulier les attaques perpétrées par le prétendu État islamique en Iraq et au Levant (EIIL/Daech), a atteint un niveau d’intensité sans précédent, il s’étend à l’ensemble du territoire des Alliés, et il constitue désormais une menace immédiate et directe pour nos pays et pour la communauté internationale. L’instabilité au Moyen-Orient et en Afrique du Nord alimente également la crise des réfugiés et des migrants.
  5. Ce nouvel environnement de sécurité, en constante évolution, exige la capacité de faire face aux défis et aux menaces de toutes sortes, d’où qu’ils viennent. Fondée sur la solidarité, la cohésion et l’indivisibilité de notre sécurité, l’OTAN reste le cadre transatlantique pour une défense collective solide et le forum essentiel pour les consultations et la prise de décisions entre Alliés en matière de sécurité.
La responsabilité première de l’Alliance est de protéger et de défendre le territoire et la population de ses pays membres contre une attaque, conformément à l’article 5 du traité de Washington. Ainsi, une attention renouvelée est désormais accordée à la dissuasion et à la défense collective.
Parallèlement, l’OTAN doit conserver sa capacité de répondre aux crises au-delà de ses frontières, et à renforcer la sécurité internationale en travaillant avec ses partenaires et avec d’autres organisations internationales.
Les réflexions et les orientations face à la crise russe
  1. Depuis plus de vingt ans, l’OTAN s’emploie à bâtir un partenariat avec la Russie, notamment au travers du mécanisme du conseil OTAN-Russie. Les activités et les politiques récentes de la Russie ont diminué la stabilité et la sécurité et modifié l’environnement de sécurité. Alors que l’OTAN respecte ses engagements internationaux, celle-ci estime que la Russie a violé les valeurs, les principes et les engagements sur lesquels repose la relation OTAN-Russie (document de base du Conseil de partenariat euro-atlantique de 1997, dans l’Acte fondateur OTAN-Russie de 1997, et dans la Déclaration de Rome de 2002).
  2. Parmi les actions et politiques de la Russie qui nuisent à la stabilité figurent : l’annexion de la Crimée, que l’OTAN ne reconnait pas et sur laquelle elle appelle la Russie à revenir ; La violation, par la force, des frontières d’États souverains telle que l’action délibérée de déstabilisation de l’est de l’Ukraine ; la tenue d’exercices impromptus de grande envergure, sont estimés contraires à l’esprit du Document de Vienne, et les activités militaires provocatrices à proximité des frontières de l’OTAN, notamment dans les régions de la mer Baltique et de la mer Noire ou encore en Méditerranée orientale sont autant d’éléments fragilisant la sécurité de ces membres.
  3. En outre, en Syrie, l’intervention militaire de la Russie, sa présence militaire importante, son soutien au régime, et l’utilisation qu’elle fait de sa présence militaire en mer Noire à des fins de projection de puissance en Méditerranée orientale sont source de risques et défis supplémentaires pour la sécurité des Alliés et d’autres pays.
  4. L’OTAN a répondu à ce nouvel environnement de sécurité en renforçant sa posture de dissuasion et de défense, y compris par une présence avancée dans la partie orientale de l’Alliance, et en suspendant toute coopération civile et militaire pratique entre l’OTAN et la Russie, tout en demeurant ouverte au dialogue avec ce pays.
  5. La transparence et la réduction des risques dans le domaine militaire pourraient améliorer la stabilité et la sécurité dans la zone euro-atlantique. Dans ce contexte, l’OTAN appelle la Russie à prendre part de façon constructive aux discussions en cours à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) afin de moderniser le Document de Vienne, de manière à aider à combler les failles qui réduisent la transparence militaire.
  6. L’organisation reste déterminée dans son soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, ainsi qu’à son droit de décider librement, sans ingérence extérieure, de son avenir et de l’orientation de sa politique étrangère, principes inscrits dans l’Acte final d’Helsinki.
Dans un prochain article, nous évoquerons les communiqués du sommet de Varsovie liés à la région baltique et aux pays du pourtour russe puis ceux dédiés au conflit syrien.

Source : communiqué de l’OTAN sur le sommet de Varsovie

Que faut-il retenir de l’année 2015

2015

Que faut-il retenir de l'année 2015

Un désordre profond marque le système international. Cinq ans après le déclenchement du « printemps arabe», le bilan n’est pas bon. Seule, la Tunisie paraît s’en sortir. Pour le reste, c’est l’immobilisme, le retour à l’autoritarisme, ou la guerre et le contrôle de territoires entiers par l'organisation Etat islamique. Voici un regard sur l’année écoulée sous le prisme des relations internationales.
2015 sera une année qui laisse un goût très amer en raison des 2 attentats. Mais il faut être aussi conscient que d’autres pays ont connu ces tragédies.
La réaction à ces attentats a été et reste étonnante de la part de notre exécutif car le discours guerrier et sécuritaire qui en a découlé n’a pas été très commenté par des experts militaires. Celui d’envoi de troupes au sol en Syrie ou en Irak non plus.
Sur le plan sécuritaire, il y a une tension islamophobe qui ajoute à la complexité et ceci n’est pas ré solvable que par des amendements à la constitution puisque la misère sociale reste un terreau profond pour les dérives djihadistes.
Pour les historiens, ce sera surtout l’année du redémarrage de la diplomatie :
  • car depuis 1989 on ne négociait plus,
  • car des pays étaient exclus de ces négociations (Russie mais aussi petits pays acteurs clés).On avance donc sur un terrain commun entre les 2 grands (Russie et EU) et sur des possibilités de négociations. Cela démontre que le multilatéralisme peut encore agir et non uniquement sous forme de conflits ou de guerres. Obama étant un homme politique issu de la diversité, il se pourrait y avoir un lien de cause à effet.
  • Que s’est-il passé sur le retour de la diplomatie ?
  • On peut citer par exemple la réussite des négociations sur le nucléaire iranien, mais aussi, pour la 1ère fois, on assiste à un regard diplomatique de la crise syrienne.

  • Le volontarisme d’OBAMA tout d’abord : des nouvelles formes de conflictualité apparaissent et l’on ne résonne plus en termes de compétions de puissance. Nous sommes devant des formes de compétitions de faiblesse c’est-à-dire qu’il y a un effet de décompositions politiques, sociales et institutionnelles. Exemple des cas Irakiens et Syriens où l’on assiste à 2 états qui s’effondrent pour des raisons respectivement différentes mais des contrats sociaux défaits, 2 constructions nationales détruites. Croire que l’on peut résoudre ces crises en s’appropriant la guerre pour les régler est absurde (voir la notion de compréhensive approach à ce titre). La retenue d’intervention d’OBAMA était donc judicieuse et montre que l’on a saisi cette transformation dans les conflits.
  • Les guerres ne sont plus territorialisées sur des champs de batailles. Au Proche Orient, la Syrie se prolonge sous nos pieds (les djihadistes sont des français qui s’identifient à ce conflit), et cela doit impliquer d’essayer de comprendre ce qui se passe mal dans notre société.
  • Quelles sont les finalités de DAESH ? De se mesurer à lui sur le territoire qu’il revendique et de créer des tensions communautaires en France. Il ne faut donc pas s’approprier un conflit qui a pour cause la décomposition des états irakien et syrien car il ne nous appartient pas. Il ne faut pas jouer de la stigmatisation des musulmans en France non plus car sinon DAESH aura finalement gagné.
  • Obama a levé également le pied sur le conflit israélo palestinien  (sous l’impulsion de John Kerry, secrétaire d'État des États-Unis depuis le 1ᵉʳ février 2013 au sein de l'administration de Barack Obama, et ce, pour son deuxième mandat à la présidence des États-Unis).Netanyahou est désormais isolé notamment à l’ONU, il continue pourtant sa politique bénéficiant d’aucunes remarques de l’ONU, seule l’UE a fait remarquer son désaccord.
  • Cette escalade de la violence (attaques aux couteaux-répressions brutales) a prouvé la fin de toutes négociations possibles. Benyamin Netanyahou, premier ministre d'Israël, continue les provocations et la volonté d’entretenir une tension générale. Il a tenté d’empêcher l’accord sur le nucléaire iranien. Cela a échoué et a même provoqué l’effet inverse : une meilleure reconnaissance de l’Iran sur le plan régional et mondial. Son désaccord avec OBAMA est prononcé et pour la première fois ce désaccord n’a jamais été reconnu aussi fort.
  • Peut-on dire que la Russie et les EU sont redevenus 2 grandes puissances : oui et non car la Russie retrouve un statut qu’elle avait perdue depuis 1989. Mais il n’y a plus 2 camps qui se font face, 2 idéologies qui se font face ou 2 politiques et structures sociales qui s’opposent… Le jeu des relations internationales est donc beaucoup plus fluide, il n’y a plus de diarchie ou de bipolarité. La puissance n’a plus le même rôle face à la conflictualité nouvelle. Avant elle permettait d’éteindre tout… maintenant, non.
  • Poutine s’est affiché cette année sur des plans où les occidentaux n’ont pas été bons, comme en Ukraine par exemple. Ceci ne provoquera pas une co-gouvernance du monde mais davantage de négociations politiques. Nous ne sommes plus dans le cas des années Brejnev-Nixon ni à l’ère de Yalta…Il sera d’ailleurs très difficile pour le successeur d’Obama de tenir ce rôle de « coprince » du monde notamment au Proche et Moyen Orient…
  • En ce qui concerne la Chine, elle ne compte plus sur Moscou. L’organisation de coopération de Shangaï qui va de Moscou à Pékin en passant par les républiques d’Asie Centrale ou l’Inde n’est pas aussi classique que l’OTAN mais reste décomplexée. La chine est le pays qui a compris les enjeux de la mondialisation en tirant de bonnes cartes du jeu. Elle ne s’embarrasse pas avec ces nouveaux conflits.
  • Enfin, la montée des pays émergents est le grand phénomène qui remet en cause la domination du monde sans partage des EU et de l’occident comme auparavant. Ce processus est lent car les outils internationaux de gouvernance sont peu existants dans ces pays. Ces pays n’auront surement pas la même vision qu’on put avoir les pays occidentaux ou la Russie en d’autres temps. On ne peut donc se baser sur le passé pour prévoir ces changements. La chine ou La Russie protègent leurs intérêts comme par exemple en Iran, en Syrie ou dans le Caucase…
  • Pourtant on ne peut s’affranchir de ces pays (exemple la croissance chinoise et ses impacts sur notre économie). Pour les autres pays émergents, la notion d’économie est floue, par exemple le Brésil subie une crise économique qui le déstabilise sur le plan intérieur. Sur le plan politique, ces états recherchent une force de leurs statuts pour les pousser sur une scène internationale. Il y a donc une réorganisation de l’émergence mondiale mais avec beaucoup d’incertitudes sur l’avenir de ces pays en particulier sur le plan intérieur. Ces remarques couvrent aussi les pays d’Amérique Latine.
  • Au niveau social et notamment celui des inégalités, elles existent, se poursuivent et s’observent selon 2 types d’inégalités, à l’intérieur des pays du Nord et entre les pays du Nord et du Sud. A savoir que 1% des terriens possèdent 50 % des richesses du monde. En France les 500 premières fortunes ont augmenté de 25% leurs richesses ces quelques dernières années.
  • Sont en cause principalement une décolonisation ratée et une gestion de la mondialisation peu efficace depuis la chute du communisme. On dit que l’Union soviétique aurait sauvé le capitaliste par 2 fois : à la fin de la 2ème GM et une seconde fois en créant la concurrence car cela provoque moins de charge sur les travailleurs.
Au final, les promoteurs de la mondialisation se sont effondrés et cela menace la cohésion du monde car si les pauvres sont de moins en moins pauvres, il reste 850 M d’individus mourant de faim et 1.5 Milliards qui demeurent en état de forte pauvreté. Leurs localisations sont plutôt dans les régions du SAHEL, de l’Asie (Yémen, Afghanistan) et montrent les peuples concernés sont finalement ceux frappés par les guerres, les conflits. Donc en termes de nouvelles conflictualités, la guerre n’est plus une affaire de riches mais une affaire de pauvres qui nous rongent car on ne peut pas combattre la pauvreté par les armes…

Organisations internationales G7, G8, G20….

A quoi servent les réunions internationales de types G7, G20…et gouvernent-ils le monde?

g7

Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France, Italie et Grande Bretagne sont réunis 48h dans l'archipel nippon pour un sommet du G7 centré sur la croissance et la lutte anti-terroriste.

40 ans que ce groupe informel se réunit chaque année. Avec quels résultats?

C'est à Ise-Shima, au centre du Japon, célèbre pour son sanctuaire shintoïste, que vont se retrouver pendant 48 heures les chefs d'Etat des pays du G7. Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France, Italie et Grande Bretagne. Jusqu'en 2014, ils étaient 8, mais la Russie a été expulsée du processus depuis la crise ukrainienne.
Ce sommet informel existe depuis 40 ans. Il a été créée à l'initiative de Valéry Giscard D'Estaing, en pleine crise pétrolière pour que les puissances les plus industrialisées de ce monde œuvrent ensemble au redressement économique dans une ambiance décontractée.
Depuis l'objectif n'a pas beaucoup évolué, mais les sujets abordés ce sont beaucoup étoffés. Quand on lit le communiqué final de la réunion des ministres des finances du G7 du Japon (qui préfigure les thèmes qui seront abordés par les chefs d'Etat), on voit que les têtes de chapitres ont beau garder une connotation économique, le spectre est bien plus large.
  1. Re-dynamiser l'économie. Il sera notamment question de l'impact que pourrait avoir une sortie du Royaume Uni de l'Union Européenne sur la croissance mondiale. Sempiternelle question des G7, les pays devraient s'engager à ne pas jouer sur leur taux de change pour se faire de la concurrence déloyale.
  2. Construire un système financier plus résilient. Résilient c'est le mot à la mode, le FMI l'utilise régulièrement, cela veut dire en gros, qui sait résister aux chocs. Là, il s'agit ni plus ni moins d'éviter une nouvelle crise mondiale.
  3. Trouver les moyens d'atteindre une croissance soutenable et inclusive. Dans ce chapitre il y a à boire et à manger: on y parlera santé, pandémie, crise des réfugiés, et de la nécessité pour les pays en développement de moderniser leur système de collecte d'impôt et leur niveau de taxe.
  4. Rendre les flux financiers plus intègres. Une façon de désigner pudiquement les suites des révélations des Panama Papers, mais aussi la lutte contre le terrorisme.
Gros programme, auquel le Président Hollande a ajouté les suites de la COP 21 et une discussion sur la préservation du patrimoine culturel face aux agressions terroristes. Palmyre, musée de Mossoul, trésors de Tombouctou seront donc aussi au programme.
Est-ce possible d'aborder tous ces sujets en 48h?
Bien sûr que non. Les chefs d'Etat ne sont là que pour signer un texte qui a déjà été négocié pendant de longues semaines par ce qu'on appelle les « sherpas ».
Les sherpas, ce sont les conseillers diplomatiques qui travaillent dans l'ombre, et comme leur surnom l'indique ils manœuvrent sur un terrain escarpé et difficile pour qu'à la fin les chefs d'Etat viennent planter le drapeau au sommet. C'est un des postes les plus importants de la République. L'actuel Sherpa de François Hollande est Jacques Audibert, un énarque passé auparavant par Radio France Alsace.

Ces G7 ont-ils un impact?

A court terme, on n'en a pas l'impression, mais à long terme, ils peuvent avoir une influence. Lors du troisième G7 en 1979 à Tokyo, le communiqué final considère qu'il ne faut pas augmenter les salaires pour ne pas ajouter de l'inflation à l'inflation des matières premières. De fait, si on fait le bilan, les salaires ont été contenus dans les pays développés depuis 30 ans, et ils ne sont plus une cause de l'inflation, d'où les problèmes actuels de déflation et d'endettement des ménages affirment même certains économistes.
Si vous prenez le G7 de 1986, la crise de la dette fait alors rage en Amérique Latine. La déclaration finale souligne la nécessité d'appliquer des politiques d'ajustement structurel dans les pays en développement... et elles seront appliquées.
C'est dans les G7 des années 80 aussi que l'on plaide pour la libre circulation des capitaux, des marchandises, la déréglementation (à l'époque le couple Thatcher Reagan dominait les débats), concrètement, tout cela s'est réalisé ensuite.
Mais l'influence des G7 s'est ensuite émoussée. D'abord parce que les thèmes abordés sont devenus de plus en plus disparates. Ensuite parce que ces 7 pays ont pesé de moins en moins lourd. Ils représentent encore aujourd'hui la moitié du PIB mondial (46%), mais 10% de la population, et il n'y a pas la Chine.
Crise financière aidant, le G7 est donc devenu G20 en 2008. Il a coopté la Turquie, l'Arabie Saoudite, la Chine, l'Inde, la Corée du Sud, l'Indonésie, et l'Australie vers l'Est, le Brésil l'Argentine et le Mexique à l'Ouest, l'Afrique du Sud en Afrique. Le FMI, l'Union Européenne ont également rejoint la partie.
Moins homogène, le G20 produit des communiqués plus vagues et conciliants. On est passé, raconte un conseiller au Financial Times d'une conversation intime à une ambiance "hall de gare de la station Waterloo à Londres". Du coup, les G7 retrouvent un intérêt pour les 7 puissances qui y participent.
Mais parler du climat et de la croissance sans la Chine, de la crise migratoire sans la Turquie, des Panama Papers sans le Panama et ses cousins paradis fiscaux et judiciaires, est-ce bien sérieux?
Mais mettons, nous à la place des grands de ce monde. En ces temps troublés, l'entre soi a du bon….

 

 

 

 

Focus relations internationales : le leadership

startupleadershipSur un sujet dédié en partie aux relations internationales, il souvent utile de mentionner les puissances et l’influence qu’elles peuvent produire, on appelle souvent ceci le « leadership ».

Mais la notion de « Leadership » est-elle si claire pour vous ?

Voici donc quelques éclaircissements.

La notion de « Leadership » n’est pas la même du monde économique au monde politique mais, quoi qu’il en soit, le terme est difficile à traduire en français. Ce n’est pas un hasard. En effet, si « to lead » signifie mener, il signifie en même temps diriger, orienter et être le chef, bref… entraîner.

C’est d’abords un concept anglo-saxon, communément admis et dépendant du facteur culturel (en fonction du pays, ce concept diffère).

Une définition sous forme de citation de Napoléon à propos de la guerre l’explique bien : « « l’art de la guerre est un art simple et tout d’exécution ; il n’y a rien de vague, tout y est de bon sens, rien n’y est idéologie ».En faites ce concept est davantage un processus qu’une donnée stable. Le traduire c’est déjà le déformer. En France comme en Espagne ou en Allemagne, les sens sont différents

« Diriger » est le mot le plus proche mais étymologiquement la racine latine Rex (roi) renvoie à une structure politique et verticale, à autorité divine... Hors ce n’est pas complétement le cas.

Le leadership est composé d’invariant et de facteurs culturels : par exemple il y a une forte notion de consensus en Suède, d’entrepreneur en GB, de vision au long terme aux EU (Kennedy..), ou une notion issue de l’appareil d’état, du politique, voire une notion de monarchie élective en France.

Quand on prend des décisions il faut anticiper ces décisions, et celles-ci sont liées au contexte culturel. La circulation de l’information est elle aussi essentielle car elle peut être manipulée.

Pour ceux qui veulent prolonger….Le leadership en action est livre écrit par 3 auteurs.

Edition bilingue français-anglais Georges Nurdin(Auteur) Olin Oedekoven (Auteur) Deborah Robbins(Auteur)

Peu de sujets ont inspiré autant d'études, d'articles, de thèses et d'ouvrages que le leadership. Le propos de cet ouvrage est une réflexion exigeante et novatrice nourrie d'une vaste expérience du leadership au plus haut niveau et appuyée par une rigoureuse approche pluridisciplinaire. Car si l'on ne peut parler de leadership sans l'avoir vécu, un véritable leader ne saurait faire l'économie de la réflexion : c'est cela, le leadership en action.

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