Comme je vous l’avais annoncé le 4 mai dernier, après avoir vu les sujets possibles, attachons nous aux accroches ou amorces dédiées à ces différents types de sujet…Les possibilités sont nombreuses et sachez bien qu’il n’ y a pas qu’une seule accroche possible pour un sujet. Voyez par vous-même…
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Sujet 1 : Le devoir de mémoire a-t-il encore un sens dans notre société ?
Durant la Seconde Guerre mondiale, de 1939 à 1945, des crimes contre l’humanité vont être commis en Europe sous les initiatives allemandes, suite à des idées antisémites qui s’appuient sur le système politique du totalitarisme. Pour nos jeunes générations, ces crimes sont lointains et parfois remis en cause par des thèses « négationnistes ou révisionnistes». Pour d’autres, ses souvenirs sont douloureux et rappellent des souffrances que parfois les familles ont subies au point qu’il serait préférable de les laisser tomber dans l’oubli… Quel impact ces crimes contre l’humanité ont-ils pu entraîner sur la loi française, les lois allemandes, sur la communauté juives ? Cette approche qui nous amènera à évoquer le rôle de la mémoire collective permet de nous questionner surtout sur le devoir de mémoire….(définitions)…Au regard de toutes ces conséquences, est-il alors réellement important de se souvenir pour les générations d’aujourd’hui de ces crimes atroces faits par les nazis aux juifs ? Bien loin de certaines préoccupations actuelles, le devoir de mémoire a-t-il encore un sens dans notre société ?
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Sujet 2 : La mémoire est-elle conciliable avec l’histoire ?
Nous sommes dans des temps où Histoire et Mémoire se confondent quotidiennement dans une médiatisation et une « spectacularisation », démesurées parfois, de tout ce qui a trait au passé. On peut citer à titre d’exemple les récents débats pendant la campagne présidentielle sur la décolonisation, le régime de Vichy, la rafle du Vel d’Hiv…
Du bain télévisuel où se coulent indistinctement commémorations, documentaires et fictions, pour comprendre ce que représente la Mémoire, il paraît plus qu’urgent de dégager et d’isoler les éléments et de se demander si la Mémoire peut montrer des liens avec l’Histoire ? Quels types de relations peut-on comprendre entre Histoire et Mémoire ?
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Sujet 3 : Cultiver sa mémoire est-il toujours utile ?
Dans un mouvement spontané et massif au mois d’octobre 1998, les lycéens ont objectivement mis en cause la politique du gouvernement Jospin et son ministre de l’Education nationale Claude Allègre. Leurs revendications portaient sur le besoin de création de postes d’enseignants, la baisse des effectifs par classe, mais aussi le besoin d’un enseignement car nombres d’entre eux déclaraient que les cours n’étaient pas intéressants parce que trop tournés vers le passé. L’étude d’auteurs du passé, le latin, le grec ne les intéressaient pas mais se tourner vers le ou leur présent était pour eux essentiel.
Il est vrai que le passé, est par définition et avant tout ce qui n’est plus, ce qui ne peut plus revenir ; dès lors, s’intéresser au passé ne saurait être considéré comme une attitude utile ou efficace. Mais ce qui est davantage en jeu dans ce questionnement, c’est de savoir si la mémoire, qui nous lie avec le passé, est une faculté superflue pour l’homme, ou bien si au contraire elle le rend digne de l’humanité. Et dans ce cadre est-il toujours utile, important de la cultiver pour la faire exister… ?
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Sujet 4 : La mémoire peut-elle être un instrument politique ?
Des thèmes comme la guerre et la résistance sont encore aujourd’hui, plus de 60 ans après la seconde guerre mondiale, en mesure de diviser une communauté. C’est l’histoire et son interprétation qui divisent : la difficulté de partager une mémoire collective apparaît clairement aujourd’hui dans de nombreux pays, dont ceux de l’Union Européenne en particulier, lorsque la presse et donc l’opinion continuent d’évoquer un passé divisé.
Au fur et à mesure que la composition sociale d’un pays change et que de nouvelles générations grandissent, le contenu de la mémoire évolue. De nouvelles revendications, auparavant réprimées pour différentes raisons, refont surface. Cette évolution permanente permet aussi à des instances précédemment vaincues de revendiquer un nouvel espace d’expression, de nouvelles idéologies ou d’idées politiques. Ces mouvements provoquent tant de résistances ou de prosélytismes idéologiques qu’il est légitime de se demander si la mémoire peut s’avérer être , à ce point, un instrument politique ?
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Sujet 5 : Doit-on se souvenir de tout ?
Les faits historiques que l’on nous apprend à l’école, comme le chapitre d’histoire sur la Seconde Guerre mondiale et les victimes du génocide des juifs durant cette période, restent des moments douloureux et parfois insoutenables pour les familles portant encore les cicatrices de ce passé. Et pourtant, se souvenir peut nous permettre d’être nostalgique à certains moments de notre passé, de porter des regrets mais peut être aussi synonyme de devoir.
Certaines personnes trouvent important voir essentielle de garder une trace du passé, de ne pas oublier, c’est pourquoi elles souhaitent raconter leur histoire. D’autres prétendent au contraire qu’il n’est pas nécessaire de se souvenir et qu’il serait illogique, voir inutile de se remémorer des temps révolus, douloureux, dans lesquels nous n’avons à l’instant présent plus aucune emprise. Est-il donc utile de se souvenir de tout et doit-on le faire sans condition ?
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Sujet 6 : La mémoire est-elle uniquement un scientifique ?
Objet de nombreuses recherches scientifiques, la mémoire peut se définir comme l’une des fonctions les plus importantes et l’une des propriétés les plus passionnantes du cerveau. Pascal disait déjà : « La mémoire est nécessaire a toutes les opérations de l’esprit ». Il est bien vrai qu’elle régit l’essentiel de nos activités qu’elles soient scolaires, professionnelles, quotidiennes ou de loisirs. Mais cette définition n’exclue pas qu’elle peut être aussi simplement définie comme la conscience du passé et qu’elle peut être, en effet, le propre de l’homme. En effet, la “mémoire” d’un ordinateur est dépourvue de conscience, tout autant qu’un livre d’histoire ou un journal intime. Pouvons-nous alors toujours affirmer que la mémoire serait uniquement scientifique ? N’est elle qu’un simple enregistrement d’informations ? Ou au contraire, pouvons-nous prétendre qu’elle ne se réduit pas à cet aspect puisque qu’elle provoque parfois fierté, honte ou nostalgie…et qu’elle joue un rôle bien plus complexe dans notre société ou pour l’humanité.
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Sujet 7 : « L’homme de l’avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue.. » Nietzsche
La campagne présidentielle de 2017 a été l’objet d’informations ou de désinformations permanentes, spontanées, et réactionnelles permettant ainsi de provoquer volontairement ou non l’opinion au travers les différents réseaux sociaux. Ceci montre que nous vivons une époque particulièrement troublée, tant au niveau économique que politique, culturel et religieux, les quatre, d’ailleurs, s’inter-activant l’un l’autre sans réelle capacité de comprendre les situations diverses. Pour lutter contre cette perception erronée et dangereuse, mais hélas ressentie par beaucoup de nos compatriotes, mieux vaut s’efforcer de démonter l’argumentation que de traiter par le mépris.
Pour Nietzsche, la mémoire se construit par l’accumulation, la sélection, le rappel, les modifications, et l’oubli des souvenirs. Plus on dispose d’une mémoire riche, véridique, réelle, autrement dit d’une « longue mémoire », mieux on est armé pour préparer l’avenir. Ainsi ,il prétendait que « L’homme de l’avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue.. ».
La réflexion ambiante étant de plus en plus basée sur l’émotion et l’immédiateté de l’action à réaliser, le «nano-temps» incontournable écarte toute possibilité d’inclusion du problème rencontré dans un système de pensée où le présent s’enracine dans le passé et programme le futur. Pour mener à bien un tel système, le recours à l’histoire et à la mémoire est-il indispensable ?
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Sujet 8 : « Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. » Ferdinand Foch
Au moment où l’enseignement de l’histoire est encore réduit dans l’éducation nationale et que les programmes ont déjà largement été amputés de l’apprentissage de personnalités de notre histoire de France telles que Louis XIV, Napoléon, Clovis et autres figures, la priorité est davantage donnée à l’enseignement de l’histoire Africaine, des cours de cuisine ou autres disciplines afin d’ « ouvrir l’esprit » de nos jeunes générations.
Effacer ses notions de notre mémoire collective nous amène à nous interroger sur notre rapport au passé, sur son utilité et son lien avec le présent et le futur que nous vivons ? S’intéresser à notre histoire, à la mémoire de notre civilisation nous empêcherait-il de vivre décemment notre présent, de le comprendre,et d’évaluer le futur plus ou moins proche avec l’idée dominante selon laquelle le passé serait un enjeu et que l’action historique seraient sensées nous promettre un meilleur avenir ? L’aphorisme de Foch prend alors tout son sens quand il déclare que « parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir ».
Doit-on, pour être demain, celui qui doit ne pas oublier celui qu’il a été ? Autrement dit, oublier le passé, serait-il un grave danger pour l’homme ou pour un peule qui, démuni de son identité passée ne pourrait vivre un présent ou un avenir paisible ?
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Sujet 9 : « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre. » Winston Churchill
« Les peuples et les gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire », écrivait le philosophe Hegel. Aux Etats-Unis, des élus démocrates et républicains entendent ressusciter un texte vieux de 80 ans qui cloisonnait les banques de détail et les banques d’investissement. Adopté en 1933, dans le sillage du krach de 1929, le «Glass-Steagall Act» interdisait aux banques d’épargne de se livrer à des activités spéculatives ou d’assurance et d’émettre des titres financiers. Cette législation a tenu pendant plus d’un demi-siècle avant d’être abrogée en 1999, en pleine période d’euphorie économique. Les spécialistes affirment que l’on avait alors ouvert la voie du krach de 2008 aux géants bancaires et que la disparition de cette loi était la conséquence aujourd’hui d’une instabilité financière permanente…
L’Union européenne en cette fin d’année préparera une réforme bancaire d’envergure afin de ne pas reconduire ces risques. Les leçons du passé seraient-elles enfin devenues sources d’enseignement dans le temps présent ?
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Sujet 10 : « Les vérités historiques sont rarement bonnes à entendre lorsqu’elles ébranlent les fondements de la mémoire collective » Isabelle Hausser
L’engouement actuel, dans nos sociétés occidentales, pour les récits historiques, les autobiographies, les « Lieux de mémoire », et ce, après une véritable inflation du présent, nous mène à nous poser cette question centrale : le retour au passé peut-il s’opérer sans nostalgie, sans mettre en cause la modernité, sans dénigrer les valeurs “modernes” d’humanisme et de démocratie ou permet-il au contraire de les sauvegarder et de les enrichir ?
Autrement dit, pour reprendre une expression d’Alain Touraine, n’y a-t-il pas dans cette les vérités historiques un côté lumière et un côté sombre qui devrait stimuler notre réflexion et notre vigilance ? Isabelle Hausser déclarait que « Les vérités historiques sont rarement bonnes à entendre lorsqu’elles ébranlent les fondements de la mémoire collective », est-ce le cas dans nos démocraties ?
merci site très intéressant