Le  terme  « communautarisme »  est  un  néologisme  apparu  dans  les  années  1980,  en référence aux revendications de certaines « minorités » d’Amérique du Nord (indiens, noirs, québécois français).
Employé  dans  un  sens  plutôt  péjoratif,  le  terme  communautarisme  désigne  une  forme d’ethnocentrisme ou de sociocentrisme qui donne à la communauté (ethnique, religieuse, culturelle, sociale,  politique,  mystique,  sportive…)  une  valeur  plus  importante  qu’à  l’individu,  avec  une tendance au repli sur soi. Ce repli « identitaire », « culturel » ou « communautaire » s’accompagne d’une prétention à contrôler les opinions et les comportements des membres de la communauté contraints à une obligation d’appartenance.
Souvent par réaction de défense, le communautarisme s’oppose au libéralisme, à l’individualisme, au rationalisme,  au  cosmopolitisme  et  à  l’universalisme.  Dans  les  formes  les  plus  exacerbées  du communautarisme, le monde est manichéen, il y a les bons (ceux qui font partie de la communauté) et les mauvais (les autres). Il s’apparente alors à une forme de racisme.
Pour ses défenseurs, aucune perspective n’existe en dehors de la communauté et il est impossible de se  détacher  de  son  histoire  et  de  sa  culture.  La  communauté  précède  alors  l’individu  et  rend  la recherche de l’idéal partagé plus importante que la défense de la liberté individuelle. Pour eux, l’Etat – ou l’autorité, pour les communautés plus petites -, ne peut être neutre ou laïc en matière de choix culturels,  religieux  ou  de  morale.  Les  valeurs  servant  de  référence  sont  essentiellement traditionnelles, construites sur un passé mythique ou idéalisé.
Les  « communautariens »  considèrent  que  l’identité  de  l’individu  ne  peut  se  construire  qu’au  sein d’une communauté dans laquelle il peut trouver les ressources et l’estime de soi nécessaires. Pour cela  la  communauté  doit  se  libérer  du  moule  de  la  « culture  dominante »  et  faire  respecter  ses particularités, notamment au sein des écoles. Certains mettent en avant la nécessité de protéger des cultures menacées de disparition.
Les « libéraux » estiment, quant à eux, que pour se développer l’individu n’a nul besoin de s’appuyer sur des cultures ethniques ou raciales sources d’enfermement ou de sclérose.