La définition du terme #secret, tout comme celui de #numérique que nous traiterons plus tard, sera importante pour préparer ce thème lors du concours commun de sciences Po 2019… voici donc une ébauche de définitions ou de concepts liés au terme du « SECRET »…

Le secret est ce qui est volontairement occulté, retenu ou dissimulé. Il est à distinguer du mystère que l’on pourra élucider par la science. Il est également à différencier de l’incertitude métaphysique comme la question de l’infini à laquelle Pascal est confronté dans les pensées…

Le secret se distingue aussi du mensonge qui résulte de la falsification.

Les psychologues ont insisté sur le rôle du secret dans la construction de la personnalité. Il permet, dans ce contexte, la connivence et importe davantage que son objet, que ce vers quoi il désigne. Car en vérité, l’enjeu du secret est souvent mince : ne parle-t-on pas de secret de Polichinelle ou de secret de « cours de récréation »…

Plus important est le secret de famille qui lui prend souvent une proportion plus conséquente : enjeux financiers, vérités inavouées ou encore hérédité cachée…

Le terme de Secrétivité existe et est une tendance à la réserve, à la dissimulation.

 Étymologie : secret « qui se tait, qui est sur la réserve ».

 

  1. En philosophie, en religion ou en sciences…
  • On définit le secret par ce qui est inconnaissable, que personne ne peut connaître. Il a alors pour synonymes : .

.

  • Il est ce qui constitue la réalité profonde, énigmatique, inexprimable de quelqu’un ou de quelque chose. .
  • Le secret peut être également ce qui peut être connu à force de recherches, par chance, par intuition ou à la suite d’une initiation. .

 

  1. En politique, vie publique ou professionnelle…

 Le secret est ce qui ne peut être connu ou compris parce que volontairement caché à ceux qui ne sont pas initiés ou confidents :

 

  1. Le secret et les enjeux de pouvoir

Le secret est lié au fonctionnement social et les connivences entre membres de sociétés secrètes ont fasciné les romantiques comme Balzac (Histoire des treize), le romantisme de la nuit étudié par Roger Caillois (Le mythe et l’Homme).

Sur son rôle au niveau du complot, des auteurs comme Raoul Girardet (Mythes et mythologies politiques) insiste sur les forces secrètes comme figure du discours politique traditionnel et des forces occultes ont été mis en avant dans les récits historiques comme les jésuites ou les francs-maçons…Dans les théories complotistes, tout est expliqué par le secret et par ces forces secrètes, ce qui n’explique plus rien de manière rationnelle…

Lié à l’information et au savoir comme pouvoir, le secret est une affaire d’Etat renforcé par la modernité constante de cet Etat. Des hommes « d’Etat » comme Richelieu ou Mazarin lie l’Etat à l’autorité, à l’ordre, à la raison et au secret (testament politique 1642). Mazarin établit la dissimulation et donc le secret comme moyen du politique.

Machiavel dans « le Prince » en 1516 distingue la morale de la politique et montre que si tout est révélé alors le pouvoir ne peut que s’écrouler…

Pascal et La Boétie dans « le discours de la servitude volontaire » met en exergue la force des apparences, de ce qui est montré comme de ce qui est dissimulé, de ce qui sert à assoir le pouvoir face au peuple.

Cette culture du secret se renforcera avec l’État moderne et contemporain car cet État observe la société, la surveille tout en restant discret alors que le pouvoir aristocratique entendait surtout être admiré et regardé…

 

  1. Le secret et la société

« Toutes les vérités sont-elles bonnes à dire » ? Les théoriciens de la société baroque (Castiglione, Gracian) défendent dans le théâtre social, la valeur des apparences incontournables. Nous ne sommes pas ce que nous paraissons. La dissimulation est devenue naturelle, c’est un trait de nature humaine tournée vers l’artificiel et devient le produit de l’art. On trouve cela au cœur du Misanthrope de Molière. Alceste défend la transparence face à Philinthe pour qui on ne peut jamais tout dire à autrui…

A l’âge du contemporain, la vie privée exhibée et médiatisée est souvent vaine.

 

  1. Erreurs ou amalgames…

Le secret n’est pas le mensonge. Toutefois on peut mentir par omission. Il peut aussi exister des vérités inutiles ou inopportunes à dévoiler selon les convenances ou intérêts mais aussi selon la morale.

Au mensonge s’oppose la transparence. Ce sont surtout les Lumières (Diderot, D’Alembert ou Condorcet) qui ont fait l’éloge de la transparence. Ils furent les héritiers de Platon qui avait déjà dénoncé les mensonges des sophistes. Rousseau réclama ensuite l’exigence démocratique de la transparence et de l’art qui revêt pour lui un enjeu civique.

Tout savoir est un pouvoir, la démocratie exige la transparence dans l’espace public. Le rôle des lanceurs d’alerte doit être souligné.

 

  1. Quelques expressions…
  • . Tout ce qui distingue le franc-maçon des autres hommes, (…) ce que connaît l’initié et qui ne peut être révélé au profane.
  • . Information confidentielle dont le banquier a connaissance à l’occasion de l’exercice de sa profession et que, sous réserve d’engager sa responsabilité, il ne doit pas révéler sauf à l’intéressé ou ses représentants et à certaines autorités (autorités monétaires, administration fiscale, juge pénal, notamment).
  • ; Le tenir strictement caché.
  • C’est encore le cas d’une nation qui, par hypothèse, a pouvoir de disposition exclusif sur un secret de guerre ou une invention économique de portée révolutionnaire.
  • Interdiction faite aux membres des professions de santé de divulguer des faits confidentiels appris dans l’exercice de leur profession.
  • Obligation incombant à certaines personnes de ne pas révéler à des tiers ce qui leur a été confié à l’occasion de l’exercice de leur profession.
  • . Organisme diplomatique parallèle que Louis XV dirigea personnellement à la fin de son règne, et à l’insu de ses ministres.
  • . Permettre au prisonnier de ne plus être dans l’isolement total.
  • . Moyen technique, procédé connu d’une seule personne ou de quelques initiés.
  • . Procédé de fabrication offrant un intérêt pratique ou commercial.
  • . Mécanisme caché qui ne joue que dans des conditions connues de certaines personnes.
  • . Confidence d’un couple dans l’intimité d’une chambre.
  • . Faux secret, parce qu’il est connu de tous.
  • Sciences telles que l’alchimie, la magie, la nécromancie.
  • Conseil où l’on agitait les affaires les plus importantes, et où certains membres du conseil d’État seulement avaient droit de siéger.
  • . Fonds dont un gouvernement use sans être tenu d’en rendre compte.
  • . Ensemble des policiers en civil dépendant des services officiels de police (Sûreté nationale, Préfecture de police).
  • Scrutin qui ne fait pas apparaître l’identité du votant.
  • Espionnage, contre-espionnage.
  • Système de communication incompréhensible à celui qui n’en possède pas la clef.
  • Ces alphabets comportent la sténographie de notre dactylo, les hiéroglyphes et tous les alphabets crétois ou autres sur lesquels pâlissent les archéologues, faute de savoir de quoi il pouvait bien s’agir dans le message.