Nous avions développé trois grands articles dédiés aux différentes causes de la guerre froide, aux alliances qui provoqueront les premières tensions puis l’émergence d’une coexistence pacifique à partir de 1953 et ses paroxysmes jusqu’en 1962.…Dans cette partie nous nous concentrerons sur une nouvelle période qui aboutira au regain des tensions jusqu’en 1985.

Ces différentes parties montrent les faits principaux qui doivent figurer dans un sujet qui lui est dédié…

III. De la détente au regain des tensions (1962-1985)

Ayant frôlé la guerre nucléaire, les États-Unis et l’URSS ont tiré les conséquences de la crise de Cuba. Cet affrontement entre les deux Grands a en effet introduit dans la guerre froide une sorte d’armistice. En 1963, une ligne directe – le fameux «téléphone rouge» – est établie entre Washington et Moscou et les deux Grands amorcent un dialogue visant à limiter la course aux armements. D’autres raisons expliquent aussi la modération des deux parties. Les États-Unis ont de plus en plus de mal à financer leur présence militaire mondiale et leur engagement croissant dans la guerre du Vietnam, à partir de 1964, est vivement critiqué par l’opinion publique. En Europe, l’heure est à l’Ostpolitik: la République fédérale d’Allemagne se rapproche de la République démocratique allemande, de la Pologne, de la Tchécoslovaquie et de l’URSS. Comme l’Europe se trouve toujours au centre de la confrontation Est-Ouest, elle cherche à promouvoir la détente entreles deux blocs militaires. Elle contribue ainsi au maintien de la paix mondiale et suscite un espoir de réunification du continent au sommet d’Helsinki en 1975.

Néanmoins, la tentative d’Alexandre Dubcek de libéraliser le régime communiste en Tchécoslovaquie est écrasée en août 1968 par l’intervention des armées du pacte de Varsovie. À la fin des années 1970, les deux Grands cherchent à étendre leur influence respective. C’est surtout la politique soviétique en Afrique et l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS qui refroidissent les relations américano-soviétiques. Aux États-Unis, c’est le discours « America is back » du nouveau président américain Ronald Reagan qui donne le ton de la guerre froide dans les années 1980. Cette période est notamment marquée par une nouvelle course aux armements.

A. L’Ostpolitik de Willy Brandt

L’année 1969 marque une rupture dans la vie politique d’Allemagne occidentale. Pour la première fois depuis la fondation de la RFA en 1949, les démocrates-chrétiens sont exclus du gouvernement.La coalition sociale-libérale, conduite par Willy Brandt à partir d’octobre, veut innover en politique étrangère et briser les tabous. Les grandes puissances surveillent de près le rapprochement Est-Ouest engagé par le nouveau chancelier Brandt. Mais elles laissent faire.

Un certain rééquilibrage est ainsi entrepris, sans jamais remettre en question les alliances contractées. Les principaux artisans de la nouvelle politique allemande en faveur de la détente en Europe sont le chancelier allemand Willy Brandt et son premier conseiller diplomatique Egon Bahr. Le 28 novembre 1969, la RFA signe avec l’URSS le traité de non-prolifération des armes nucléaires. C’est la politique de normalisation et d’ouverture à l’Est, l’Ostpolitik, qui vise à restituer à la RFA, puissance économique, sa place sur la scène internationale en s’inscrivant dans le contexte général dela détente Est-Ouest.

La clé de l’Ostpolitik se trouve dans les traités avec l’Est, les Ostverträge. Le premier de ces traités est signé par la RFA et l’URSS à Moscou, le 12 août 1970. Il est la base de toute l’Ostpolitik en ce qu’il ouvre la voie à la normalisation diplomatique et confirme le statu quo territorial. Il exclut tout recours à la force entre les deux États et prévoit le respect de l’intégrité territoriale et des frontières telles qu’elles existent. Il est rapidement suivi par divers accords commerciaux – la RFA est le premier client occidental de l’URSS – et les rencontres entre dirigeants des deux pays se font plus fréquentes.

Le 3 septembre 1971, un accord quadripartite interallié, signé entre les États-Unis, la France, l’URSS et la Grande-Bretagne, permet de régler notamment les conditions de circulation des Berlinois de l’Ouest et des Alliés sur les voies de transit.Par la suite, l’Allemagne fédérale reconnaît les nouvelles frontières occidentales de la Pologne appelées ligne «Oder-Neisse», acte qu’elle avait toujours refusé précédemment. Après la signature du traité germano-soviétique, la RFA signe avec la Pologne un traité germano-polonais à Varsovie, le 10 décembre 1970. Il permet notamment à des ressortissants polonais d’origine allemande de s’installer en RFA.

Le traité avec la Tchécoslovaquie est le plus difficile à régler, à cause du contentieux résultant des accords de Munich de 1938 et de la déportation au lendemain de la Seconde Guerre mondiale d’une minorité allemande installée sur le territoire tchécoslovaque des Sudètes.Le 21 décembre 1972, la RFA et la RDA signent à Berlin-Est le traité fondamental qui consacre la reconnaissance mutuelle des deux États allemands et normalise leurs relations politiques et commerciales. Le statu quo diplomatique et l’intangibilité de la frontière interallemande sont reconnus en attendant la perspective d’une réunification. La RDA est alors également reconnue par les pays occidentaux. La RFA et la RDA deviennent simultanément membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) en septembre 1973.

B. L’entente Est-Ouest

Le 1 er août 1975, l’acte final du sommet d’Helsinki clôt la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) ouverte le 3 juillet 1973. La CSCE se présente comme un forum de négociations permanentes qui, sans être institutionnalisé, vise à renforcer la coopération entre des États longtemps antagonistes et, indirectement, à dépasser la division de l’Europe en blocs situés de part et d’autre du mur de Berlin. Relevant d’une approche euro-atlantique, y participent de plein droit tous les pays dont le territoire se situe, en tout ou en partie, sur le continent européen ainsi qu’aux États-Unis et au Canada. De fait, seule l’Albanie se tient à l’écart de la CSCE. Les trente-cinq participants, membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), du pacte de Varsovie ou neutres, reconnaissent les frontières établies de facto en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.L’accord d’Helsinki porte en outre sur la non-intervention dans les affaires intérieures, sur les questions militaires, sur la coopération économique, technique et scientifique, sur les principes démocratiques et même sur la protection de l’environnement.

Le début des années soixante-dix est également marqué par la volonté de détente entre les deux Grands. Par les traités SALT1 (Strategic Arms Limitation Talks) du 26 mai 1972 sur la limitation des armements stratégiques, ils s’engagent à ne pas fabriquer d’armes stratégiques pendant cinq ans, à limiter le nombre de missiles antimissiles ABM et à ne plus construire des rampes de lancement terrestres. Cet accord n’enlève cependant rien à la puissance des États-Unis et de l’URSS puisque les deux Grands détiennent toujours un arsenal nucléaire qui rend possible un overkill, c’est-à-dire que les deux nations possèdent un arsenal nucléaire suffisant pour pouvoir se détruire l’une et l’autre plusieurs fois.

Autre signe de détente, les États-Unis lèvent partiellement l’embargo commercial instauré à l’encontre de l’URSS en 1949 et signent avec Moscou un accord commercial en octobre 1972. La visite de Leonid Brejnev aux États-Unis, en juin 1973, permet également la signature d’un traité sur la prévention de la guerre nucléaire. Un troisième sommet entre Leonid Brejnev et Richard Nixon à Moscou et en Crimée en juin-juillet 1974 est moins satisfaisant, car la guerre du Kippour, opposant Israël et une coalition arabe menée par l’Égypte et la Syrie, pèse sur les relations entre les deux Grands.

Les accords SALT I ont eu paradoxalement pour conséquence de stimuler la course aux armements: le développement des missiles à têtes nucléaires multiples, des armes tactiques, des bombardiers et de la «bombe à neutrons» est en effet accéléré, car ces équipements ne sont pas couverts par l’accord de 1972. En conséquence, les négociations pour un second accord SALT traînent en longueur et les dépenses militaires soviétiques et américaines s’accroissent. Les accords SALT II sont finalement signés le 18 juin 1979: ils limitent le nombre de lance-missiles et de bombardiers. Or, ils ne sont pas entrés en vigueur, en raison de l’intervention soviétique en Afghanistan. De plus, les accords SALT II n’empêchent pas le déploiement en Europe de nouveaux missiles soviétiques à moyen rayon d’action, les SS-20: à la fin des années 1970, la crise des euromissiles commence.

C. L’écrasement du Printemps de Prague

La détente engage les relations internationales dans une période moins troublée, mais des crises demeurent. Ainsi, la rupture entre Moscou et la Chine est consommée en 1962 et des affrontements militaires éclatent autour de la frontière sino-soviétique en 1969. À l’Est, la contestation du bloc soviétique est surtout le fait de la Tchécoslovaquie. Le Parti communiste est au pouvoir dans le pays depuis le coup de Prague de 1948. En janvier 1968, le stalinien Antonín Novotný est mis en minorité et remplacé par un communiste libéral voulant concilier socialisme et liberté, Alexandre Dubček. Le régime se libéralise au printemps 1968. La censure est abolie et les Tchèques ont désormais le droit de voyager à l’étranger. Le premier secrétaire du Parti communiste d’Union soviétique (PCUS), Léonid Brejnev, fait part de son mécontentement, mais Prague refuse d’obtempérer. Au contraire, au fur et à mesure que les pressions s’accentuent, la libéralisation progresse.

Le 21 août 1968, profitant de manœuvres qu’ils ont prorogées, les troupes du pacte de Varsovie, excepté celles de Roumanie, occupent le pays et arrêtent les dirigeants «déviationnistes». Même si Alexandre Dubček, remis en liberté, reste encore un certain temps à son poste, il va être remplacé plus tard par le pro-soviétique Gustáv Husák qui surveille la normalisation.L’URSS a encore une fois démontré qu’elle n’est prête à accorder qu’une souveraineté limitée à ses frères du camp socialiste.Les puissances occidentales et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) n’ont pas réagi à l’invasion de la Tchécoslovaquie si ce n’est que par des déclarations de regret.

D. La guerre du Vietnam

La «détente» s’accompagne aussi de conflits localisées qui ne remettent pas directement en cause l’entente entre les États-Unis et l’URSS. C’est surtout le cas de la guerre du Viêt Nam, qui marque profondément les années soixante et le début des années soixante-dix. Elle s’intègre dans le cadre général de la guerre froide et de la lutte des États-Unis contre l’expansion du communisme, mais sans affrontement direct entre les deux Grands. Les Américains justifient leur intervention militaire au Viêt Nam par la théorie des dominos, selon laquelle il fallait éviter le basculement d’un pays versle communisme, car les pays voisins basculeraient à leur tour. Le but est de prévenir une future domination communiste du sud-est asiatique.

En 1961, le président John F. Kennedy, convaincu que la Chine communiste soutient activement le Viêt Nam du Nord, approuve un programme d’action militaire américaine au Viêt Nam afin de soutenir le gouvernement nationaliste contre la rébellion communiste. Désireux d’assurer la paix en Asie du Sud-Est et de préserver les intérêts économiques et politiques des États-Unis dans la région, son successeur, le président Lyndon B. Johnson, renforce davantage l’engagement américain, en augmentant massivement la présence américaine qui passe ainsi de 23 000 hommes en 1965 à plus de 540 000 en 1969. Les rebelles communistes du Viêt Công, soutenus par l’armée du Viêt Nam du Nord, sont ravitaillés par la piste Hô-chi-minh constituée d’un système de sentiers, de tunnels et de bunkers que les Américains tentent vainement de détruire. L’URSS et la Chine assistent alorsd’autant plus activement les communistes du Front national de Libération (FNL) par des livraisons d’armes et de vivres sans toutefois intervenir directement dans le conflit. En février 1965, les Américains procèdent à des bombardements d’objectifs militaires et industriels au Viêt Nam du Nord. Une guérilla incessante s’ensuit malgré les tentatives infructueuses de médiation internationale.

En janvier 1968, l’offensive du Têt (nouvel an) des communistes accélère l’escalade du conflit et plonge l’Amérique, longtemps persuadée de la victoire finale, dans le doute. L’opinion publique américaine, choquée par les reportages quotidiens à la télévision et les lourdes pertes en vies humaines, est de plus en plus hostile à la guerre et pousse les États-Unis à se désengager et à alléger les dépenses militaires.Après de nouveaux bombardements américains massifs ordonnés par le président Nixon, les négociations de paix commencent à Paris en mai 1968. Les accords de Paris du 27 janvier 1973 permettent finalement aux États-Unis de se retirer du conflit. Leur allié sud-vietnamien, laissé seul, succombe deux années plus tard à la pression des Viêt Công et des Vietnamiens du Nord. La chute de Saigon, le 30 avril 1975, marque véritablement la fin de la guerre du Viêt Nam. L’intervention des forces américaines dans le bourbier vietnamien pèse sur la politique des États-Unis et nuit gravement à l’image américaine dans le monde et spécialement en Europe occidentale.

E. L’expansionnisme soviétique

Même si l’entente entre les deux Grands entraîne un repli stratégique, les États-Unis continuent à défendre leurs zones d’influence à travers le monde. Ainsi, grâce aux accords de Camp David, du 17 septembre 1978, qui règlent le retrait israélien de la péninsule du Sinaï, le président américain,Jimmy Carter, réintègre l’Égypte dans la zone d’influence américaine.De son côté, à la faveur de la décolonisation, l’URSS cherche à conquérir de nouvelles sphères d’influence. Depuis James Monroe, président des États-Unis de 1817 à 1825, le Nicaragua, en Amérique centrale, constitue une zone d’influence américaine. Profitant du peu d’intérêt que le président Jimmy Carter porte au pays, le front sandiniste réussit à évincer le dictateur Anastasio Somoza. Très vite, Cuba et l’URSS deviennent les nouveaux alliés du régime sandiniste.

L’URSS, profitant du dénouement du conflit vietnamien en 1975, prend également pied sur le continent africain, notamment en Guinée, au Mozambique et en Angola. La chute du régime impérial éthiopien de Hailé Sélassié en septembre 1974 et l’installation immédiate d’une dictature communiste dans le plus ancien État africain ne font qu’accentuer l’emprise soviétique en Afrique au détriment de la Chine. Dans un premier temps, les États-Unis ne réagissent que mollement et ponctuellement à cette avancée soviétique dans une série d’États dits à orientation socialiste. Les Américains soutiennent ainsi la guérilla anticommuniste en Angola.

En revanche, l’invasion de l’Afghanistan par l’armée soviétique, le 24 décembre 1979, entraîne une réaction beaucoup plus vigoureuse de la part du monde occidental. L’URSS cherche à soutenir le pouvoir communiste en place confronté à une guérilla contre-révolutionnaire de plus en plus menaçante. Le président Jimmy Carter ordonne le boycott des Jeux Olympiques organisés à Moscou en 1980 et décrète un embargo sur les exportations de céréales vers l’URSS. L’ONU adopte une résolution condamnant cette invasion militaire. Les États-Unis ne se limitent pas à descondamnations diplomatiques. Durant les dix ans du conflit, les services secrets américains, la Central Intelligence Agency (CIA), vont soutenir et financer la résistance afghane moudjahidine.

F. La course aux armements et la «guerre des Étoiles»

Aux États-Unis, le scandale du Watergate aboutit à la démission du président Richard Nixon, le 8 août 1974. Cette affaire jette le discrédit sur la fonction présidentielle dans une Amérique déjà traumatisée par la défaite de la guerre du Viêt Nam et en perte d’influence. Cinq ans plus tard, le 4 novembre 1979, dans un Iran dirigé par l’ayatollah Khomeiny, des étudiants iraniens occupent l’ambassade des États-Unis à Téhéran et retiennent en otage plus d’une cinquantaine de personnes.Les États-Unis paraissent impuissants à régler la situation et en avril 1980, l’opération militaire américaine visant à secourir les otages se solde par un fiasco et décrédibilise un peu plus la présidence de Jimmy Carter. À ce tableau, il faut aussi ajouter l’invasion soviétique de l’Afghanistan en décembre 1979, qui provoque un choc dans l’opinion publique américaine.

En 1980, après tous ces échecs et ces humiliations, les Américains votent à leur tête un homme déterminé à rétablir l’image des États-Unis dans le monde. Le nouveau président Ronald Reagan qualifie l’URSS d’«empire du mal» et relance la course aux armements. Sa présidence est marquée notamment par une augmentation des dépenses militaires et un renforcement considérable des budgets alloués aux forces armées. La course aux armements atteint une telle dimension que l’on peut parler d’équilibre de la terreur. La détente est abandonnée et les interventions directes et indirectes dans le monde augmentent: les États-Unis soutiennent le Royaume-Uni dans la guerre des Malouines (1982), ils accordent un appui aux contre-révolutionnaires d’Amérique latine (par exemple les Contras au Nicaragua), et renversent le régime pro-soviétique de l’île de la Grenade(1983).

À la fin des années 1970, éclate la crise des euromissiles. L’enjeu de cette dure bataille diplomatique est l’installation par les États-Unis en Europe de missiles de croisière et de fusées Pershing II, afin d’équilibrer la menace découlant du déploiement en Europe de l’Est de fusées soviétiques SS-20. Le28 octobre 1977, le chancelier ouest-allemand Helmut Schmidt prononce un discours à l’Institut international d’études stratégiques de Londres, dans lequel il dénonce la menace que fait planer sur l’Europe occidentale le déploiement des missiles soviétiques SS-20. Ceux-ci menacent en profondeur tous les pays de l’OTAN et les bases occidentales. L’URSS cherche en effet à avoir une supériorité régionale sur le théâtre européen. De plus, le renforcement militaire du pacte de Varsovie et sa supériorité numérique en matériel et en hommes sur l’OTAN remettent en question l’aptitude de l’Alliance atlantique à appliquer une défense classique forte. Le discours de Helmut Schmidt appelle donc à une réévaluation de l’engagement nucléaire américain en Europe. Le Vieux continent devient, une fois de plus, l’enjeu de cette lutte entre les deux blocs. L’accroissement du potentiel des forces nucléaires du pacte de Varsovie avec l’arrivée des SS-20 soviétiques est une des raisons qui amènent l’OTAN, à prendre la décision, le 12 décembre 1979, de mettre en place 572 missiles américains (108 Pershing II et 464 missiles de croisière) en Europe.

Le déploiement effectif des missiles américains à partir de 1983 dans certains pays d’Europeoccidentale (Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique, Italie et RFA) entraîne, sur décision de Moscou, l’échec des négociations sur le désarmement à Genève, ouvertes depuis juin 1982. Cette crise des euromissiles entraîne des campagnes d’action d’envergure des pacifistes européens qui manifestent contre ce déploiement.Cette période de tension Est-Ouest favorise la course aux armements dont l’élément essentiel est le programme de la «guerre des Étoiles» du président américain Reagan.Le 23 mars 1983, Ronald Reagan annonce un immense programme technologique baptisé «Initiative de défense stratégique (IDS)» ou «guerre des Étoiles»: les États-Unis seraient protégés des armes nucléaires adverses par un «bouclier spatial» qui détecterait et détruirait les missiles balistiquesennemis dès leur lancement.

Le projet américain (qui n’aboutira jamais) entraîne l’URSS dans une folle course aux armements, dont les coûts financiers et économiques finiront par l’épuiser… Ce n’est qu’en 1985, avec l’arrivée au pouvoir en URSS de Mikhaïl Gorbatchev qui entame des réformes intérieures pour démocratiserle régime soviétique, que Moscou prend la décision d’arrêter cette course aux armements effrénée qui ruine le pays. De plus, Gorbatchev affiche sa volonté de se rapprocher de l’Occident et de reprendre le dialogue avec les États-Unis. Le 8 décembre 1987, les États-Unis et l’Union soviétique signent à Washington le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, qui prévoit la destruction dans un délai de trois ans de tous les missiles à charges nucléaires et à charges conventionnelles en Europe ayant une portée de 500 à 5 500km, dont les fameux SS-20 et Pershing II. Ce traité est considéré comme le premier accord réel de désarmement nucléaire et sonne la fin de la course aux armements entre les deux Grands.

La dernière partie couvrira la période de 1985 à 1989 dédiée à cette fin de la guerre froide…fin provisoire ou non..!