L’ORDRE INTERNATIONAL EST EN PLEINE MUTATION.

Entre terrorismes, guerres et nouvelles recompositions internationales, la nouvelle marche du monde suscite interrogations et angoisses. Comment penser un nouvel ordre international sinon juste, en tout cas moins injuste?

Il y a un paradoxe caché, les RI qui devaient être ouvertes ont été créé au 19 Siècle par les européens pour les européens car les autres nations (Etats-Unis notamment) sont restées en dehors. La culture de « l’international » est en faites une culture de l’entre soi. Le concert européen et européo-centré. Le congrès de Berlin en 1885 partage l’Afrique puis les états d’Amérique latine. La guerre froide n’a rien changé, les EU sont devenus en faites une puissance européenne de par les intérêts qu’ils portent.

La décolonisation a souvent été ratée, bâclée et sur ces mauvaises bases, il s’est construit de nouveaux états, dans un système international (SI) qui n’a pas su intégrer les nouveaux états au sein de la gouvernance mondiale. Or ceux-ci demeurent la principale démographie du monde (Asie, Afrique) et l’Europe passe son temps a décidé pour eux mais sans eux…

Les EU ont contribué à la société civile et dans ce rapport au sein du SI, les sociétés civiles ont une place importante, l’aspect sociologique y est primordial. Une mutation phénoménale s’opère dans l’étude des RI. L’accord de Westphalie prévoyait des états existants et juxtaposés qui étaient en compétition permanente et on n’a pas su passer à l’étape suivante qui est l’évolution des relations internationales à savoir des relations inter sociales.

Les EU se sont longtemps mis en marge des RI, laissant les européens gérés leurs affaires étatiques et sous prétexte de souveraineté, ils ont géré l’Amérique à leur façon, avec leur propre système politique.

Le monde classique du 19 Siècle a laissé peu à peu place à la mondialisation, extrêmement complexe dont une des caractéristiques est le déplacement des relations inter étatiques sur le plan économique d’abords puis culturel, migratoire, et démographique…l’Europe ne la jamais compris. Défaire cette mondialisation pour un européen n’a pas de sens au regard de la théorie politique classique. Cela est en revanche plus facile pour un américain.

A vienne en 1815, il a été mis en place des RI européennes classiques où le social s’est présenté sur le plan international. La démocratie doit être repensée.

95 % des théories exposant les RI proviennent des EU. A l’issue de la 1 et 2 guerre mondiales, les EU ont compris que la puissance permettrait de libérer le monde, donc il fallait crée une puissance de « l’international ». Mais cette pensée est remise en cause aujourd’hui car des conflits ont montré le contraire (Vietnam, Rwanda….Irak) créant un petit retour de la pensée européenne sur les RI car il prouve finalement que la puissance doit comprendre aussi la culture, l’anthropologie….

Les pays occidentaux dictent les conditions de résolution des conflits mais sans efficacité car cette politique est déterminée sans prendre en compte les problématiques sociétales. Les matrices des groupes terroristes profitent de ce manque pour marquer leur territoire dans ces pays en difficultés.

Les notions de réflexion dans les RI ont disparu. Le marxisme en France notamment a permis de critiquer des phénomènes intolérables mais cette pensée de Marx a disparu. Le marxisme était pragmatique et anti politique.

La notion de réflexion n’est plus, avec la fin du marxisme, la fin de la bipolarité apportant ainsi un vide de pensées critiques et donc du débat. Les questions de politiques internationales ne sont plus vraiment débattues en particulier en France et il y a un consensus gouvernemental quasi systématique. La conflictualité a changé, la guerre n’est plus un conflit de puissance mais un conflit de faiblesse notamment pour des sociétés les plus pauvres…

Il y a désormais une intolérance au puissant et au fort, d’où les montées du terrorisme dans ces terreaux sociaux faibles.

L’émergence des faibles, la « puissance » des faibles est apparue depuis la fin du 19 siècle. Le social ne fonctionne que par une intégration sociale. La décolonisation ratée a apporté un contraste socio-économique énorme car entre européen, mais cela ne se voyait pas puisque les niveaux de développement économique étaient comparables. Dans un monde globalisé, ces inégalités sont devenues flagrantes et phénoménales et personne n’est capable de dire si un système sera capable de gérer ces inégalités. Ces inégalités ont donc pris le pas sur la puissance, la faiblesse a alors pris le pas sur la puissance.

Barak OBAMA admet désormais que la puissance n’est plus en mesure de tout régler…si DAESH est si fort c’est qu’ils obtiennent un soutien social de toute une population frustrée de tout. Cela se voit dans le terrorisme plus généralement. Cette non-gestion de la faiblesse tue la puissance.

La politique française a changé de facette en devenant très interventionniste. De gaulle avait finalement compris la mondialisation car il pensait bien que les RI n’était pas uniquement liées aux rapports Est-Ouest, mais aussi au rapports Nord-Sud d’où ses politiques d’ouvertures de relations diplomatiques vers ces pays du sud. Il avait compris que la place de la France s’établirait non pas par sa puissance mais sa grandeur, par la portée de symboles et de valeurs. Ses successeurs ont peut être ignoré cette politique. En 2003, la France prend position pour ne pas suivre les EU en Irak mais simplement pour des raisons conjoncturelles de perte de diplomatie en Europe et ailleurs.

Nous sommes à contre-courant des autres pays européens, ce qui laisse à penser que notre pays est devenu une puissance « moyenne » comme tant d’autres…