Le Big Data est l’un des acteurs et enjeux majeurs du monde numérique. Comment le définir ? Quels sont les risques qu’il représente ? Quelques exemples concrets-vous sont donnés dans cet article. Une vidéo vous explique cette notion en conclusion…
1. Définition
Le se définit
comme la capacité de traitement de masses de données, et regroupe l’ensemble
des technologies, infrastructures et services permettant la transformation des
données en informations et des informations en connaissances. Au cœur de ce
domaine se trouvent l’analyse et le traitement automatisé des données et
informations, et donc l’intelligence artificielle.
Pour la plupart des acteurs du
numérique, « ». À
l’heure actuelle, les entreprises comme les administrations disposent de masse
de données, accumulées au fil des années et produites en nombre toujours plus
important par l’informatique embarquée.
Le représente la prochaine vague technologique permettant aux entreprises de se différencier, en proposant des modèles adaptés à chaque situation. De plus, le développement de ces services amènera le numérique à bouleverser des secteurs économiques qu’il commence à peine à concerner, comme l’assurance, la banque ou l’énergie. Le potentiel des applications pouvant directement et positivement influencer notre vie est loin d’être pleinement identifié…
2. Exemples concrets
Selon l’Association française des
éditeurs de logiciels (AFDEL), 30 % du coût d’une voiture est aujourd’hui le
fait de l’informatique, tandis qu’un tiers du coût d’un avion est dû à
l’informatique embarquée. Chaque appareil enregistre un téraoctet
de données par heure de vol. Le volume de données numériques augmente de
manière exponentielle. À titre d’exemple 90 % de l’ensemble des données
aujourd’hui disponibles ont été créées ces deux dernières années.
. Ces données sont stockées mais, jusqu’à présent,
personne ne sait comment les valoriser. Pourtant, chacun a conscience qu’une
immense valeur se trouve dans ces données, surtout dans un contexte de
réduction des marges des produits physiques.
Au Canada, le croisement des
données de santé permettra de détecter en amont les maladies…le traitement des
informations sur l’état de santé de bébés prématurés avec un logiciel d’aide au
diagnostic a permis de détecter des infections vingt-quatre heures avant la
manifestation de symptômes visibles, l’analyse des données dans le domaine de
l’éducation permettra d’améliorer la formation des élèves, l’analyse des
données météorologiques permettra aux agriculteurs d’adapter leurs rythmes et
méthodes de travail, et aux énergéticiens de piloter avec précision le
fonctionnement des éoliennes.
Dans le domaine des transports, il sera possible d’adapter avec précision les infrastructures et les services (horaires des trains par exemple) aux déplacements des populations. La spécificité du réside aussi dans la variété des sources analysables.
Par ailleurs, l’Australie a clairement annoncé, dans le cadre d’un Plan stratégique concernant les technologies de l’information et de la communication pour la période 2012-2015, son intention de moderniser l’action publique et le fonctionnement de l’administration grâce au Pour ce faire, un centre d’excellence pour l’analyse et la gestion des données sera créé et mis à la disposition de l’ensemble du gouvernement.
3. Les enjeux du Big Data
L’essor du soulève
plusieurs enjeux : la protection des données, une nouvelle fois comment
analyser des données de santé ou relatives à la performance éducative des
étudiants, mais aussi la question de la fiabilité des informations, alors que
l’Internet regorge d’informations erronées, dont l’exploitation pourrait
entraîner des conséquences désastreuses.
À titre d’exemple, un faux ,
publié sur un compte n’ayant que onze , a
entraîné en deux minutes l’échange de 300 000 actions de l’entreprise ,
et la chute de 25 % du cours de l’entreprise…
Par ailleurs, si les envies des
usagers peuvent être scrutées et anticipées, quelles seront les conséquences
sur la production culturelle ? La variété subsistera-t-elle à une offre conçue
au regard des grandes tendances ?
Pour l’heure, l’investissement
dans le Big Data est surtout l’œuvre des acteurs privés. Selon une récente
enquête réalisée en 2017-2018 auprès de 1 217 entreprises ayant un chiffre
d’affaires supérieur à un milliard de dollars, 643 entreprises ont déployé une
stratégie en 2017, dont 7 % ont investi au moins 500 millions
de dollars et 15 % au moins 100 millions de dollars. En comparaison,
l’administration américaine a annoncé, en mars 2018, financer à hauteur de 200
millions de dollars un programme intitulé « », destiné
à améliorer les technologies (stockage, analyse, collecte des données), accélérer
la recherche en science et en ingénierie, renforcer la sécurité nationale, transformer
l’enseignement et l’apprentissage, et développer une main-d’œuvre qualifiée
dans le secteur. En Europe, l’Irlande a lancé une initiative en la matière dans
le cadre de son de 2017 et décidé d’investir
un million d’euros pour développer un centre de recherche. La Commission
européenne a, quant à elle, prévu d’investir 3 millions d’euros pour la création
d’un forum internet visant à définir les grandes orientations en matière d’analyse
des au sein de l’Union européenne.
Notre pays est en retard, mais la
bataille n’est pas encore perdue et nous sommes récemment entrés dans l’arène.
Ainsi, dans le cadre d’un appel à projets des Investissements d’avenir, sept
projets traitant des ont été sélectionnés et seront financés à
hauteur de 11,5 millions d’euros. Par ailleurs, le ministre délégué chargée du
numérique, a constitué une mission chargée de définir les orientations
nécessaires à l’émergence d’une filière française Cette
mission, dont les conclusions ont pour la plupart été reprises par le
Gouvernement, recommande la création d’un incubateur parisien doté d’un
investissement de 300 millions d’euros provenant de fonds publics et privés.
Selon les calculs de la mission , la valeur générée par cet investissement
pourrait atteindre 2,8 milliards d’euros et créer dix mille emplois directs sur
la période.
Il faut donc se lancer pleinement dans le , en focalisant la recherche sur ce sujet, en créant un incubateur et en dédiant des fonds à l’amorçage de start-up se lançant sur ce segment de l’activité. La France est souvent louée pour la qualité de sa formation en mathématique et d’ingénieurs. Or le nécessite justement la combinaison des compétences en mathématiques et analyse statistique afin de concevoir des algorithmes performants. Nous avons donc toutes les cartes en main.