Aborder le thème de l’Europe est vaste, c’est la raison pour laquelle cet article rassemble une approche historique de trois chapitres : l’Europe de l’Ouest de 1945 à 1989, les démocraties populaires de l’Est de 1945-1989, puis les enjeux européens depuis 1989.
L’ensemble forme donc un tout très complet pour vos révisions mais chaque partie peut aussi être indépendante des autres.
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Les enjeux récents de l’Europe : entre élargissement et interrogations sur les missions de l’UE (depuis 1989 jusqu’à nos jours)
De 1989 à aujourd’hui, la carte de l’Europe est redessinée. Les pays de l’Est effectuent une transition relativement rapide vers la démocratie et l’économie de marché. L’UE les accueille dans des compétences et un territoire élargis. Cette profonde recomposition s’accompagne d’hésitations quant au but de l’Union et à propos de ses frontières.
A) La recomposition territoriale
La disparition des démocraties populaires entraîne la naissance de nouveaux Etats :
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Réunification allemande en 1990
La réunification allemande est la suite des événements qui, d’octobre 1989 à octobre 1990, ont conduit à l’intégration de la République démocratique allemande (RDA) dans la République fédérale d’Allemagne (RFA). Les Allemands de l’Est commencèrent à passer librement la frontière à Berlin la 9 novembre 1989. Le 10 novembre, la population berlinoise voulut constater ce fait inconnu depuis 1961 : la porte de Brandebourg était ouverte et le mur pouvait être escaladé sans inconvénient.
Le Deutsche Mark, monnaie de l’Allemagne fédérale (RFA), devint la monnaie officielle de l’Allemagne de l’Est (RDA) le 1er juillet 1990. La réunification allemande fut effective le 3 octobre 1990, date qui devient la fête nationale allemande depuis ce jour. Voici les dates clés :
- 7 octobre 1989 Quarantième anniversaire de la République démocratique allemande (R.D.A.) ;
- 18 octobre 1989 Démission d’Erich Honecker, homme fort du régime est-allemand depuis 1971.
- 9 novembre 1989 Ouverture du Mur de Berlin.
- 28 novembre 1989 Plan en dix points d’Helmut Kohl pour unifier l’Allemagne.
- 18 mars 1990 Premières élections libres en R.D.A. : victoire de la C.D.U, favorable à une unité rapide.
- 16 mai 1990 Création du Fonds « Unité allemande » d’aide financière à la restructuration de la R.D.A.
- 1er juillet 1990 Union monétaire, économique et sociale ; le mark Est disparaît au profit du mark Ouest.
- 31 août 1990 Signature du traité d’État sur l’unification par les deux gouvernements allemands.
- 12 septembre 1990 Signature du traité « 2 + 4 » à Moscou.
- 3 octobre 1990 Réunification de l’Allemagne (disparition de la R.D.A.).
- 2 décembre 1990 Premières élections fédérales dans l’Allemagne unie : victoire d’Helmut Kohl, reconduction de la coalition C.D.U.-C.S.U.-F.D.P.
- 20 juin 1991 Vote du Bundestag en faveur du transfert de la capitale politique de Bonn à Berlin.
- 1992 3,2 millions de chômeurs à l’Est, chiffre record.
- 31 décembre 1994 L’Office fiduciaire a achevé la privatisation des entreprises de l’ancienne R.D.A.
- 1er janvier 1995 Premier pacte de solidarité (des Länder de l’Ouest en faveur des Länder de l’Est).
- Été 1999 Bundestag et gouvernement déménagent à Berlin.
- 1er avril 2001 Inauguration de la nouvelle chancellerie à Berlin.
Comment analyser les conséquences économiques de la réunification pour l’Allemagne et l’Europe
Le retour d’une Allemagne unie est un bouleversement majeur dans la géopolitique européenne, l’équilibre des puissances est alors grandement modifié. Pour éviter le retour d’une Allemagne hégémonique, F.Mitterrand négocie la création d’une zone monétaire unique comme condition de la réunification. L’objectif étant d’arrimer définitivement l’Allemagne à l’Europe et de reprendre la main sur la politique monétaire européenne, le Franc étant à l’époque affaibli par rapport au Deutsche Mark.
La réunification définitivement signée en octobre 1990, commence alors l’immense tâche non encore achevée de la « mise à niveau » de l’ancienne RDA. Le coût de la réunification estimé à 1500 milliards d’euros explique en partie pourquoi l’Allemagne est aujourd’hui réticente à aider les pays du sud de l’Europe. Cependant, c’est l’Europe entière via le jeu des monnaies qui a subi l’ajustement allemand. Les fortes dépenses qui suivirent la réunification ont provoqué une forte inflation (5,1% en 1992), la Bundesbank a alors décidé unilatéralement de remonter son taux directeur à 9,5% pour freiner l’inflation. Or, la stabilité des taux de change faisant partie des conditions requises pour la création de l’euro, les Européens n’eurent d’autre choix que de faire de même. La remontée des taux entraîne une asphyxie de la croissance, et une augmentation du chômage (10% en 1993). La réunification suivie de la politique monétaire non coopérative allemande expliquent en partie la stagnation économique européenne du milieu des années 1990.
L’Allemagne de l’Est est devenue un atout pour l’industrie allemande. Les entreprises de l’Ouest ont pu après avoir acheté leurs consœurs de l’Est profiter des liens que celles-ci avaient tissés avec les pays d’Europe de l’Est, car leur implantation y a été facilitée. L’Allemagne s’est alors constituée un véritable Hinterland, à la fois débouché à l’export et zone de production pour les pièces détachées ensuite assemblées en Allemagne. L’industrie allemande a ainsi accru sa compétitivité-coût. Les succès de l’économie allemande ne sont donc pas étrangers à réunification du pays.
La réunification de l’Allemagne de l’Est a donc pesé lourd dans le destin de l’Europe, la création de la zone euro en est une illustration.
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Pays baltes, Lituanie, Estonie, Lettonie en 1991
Les trois Etats baltes occupent une position unique parmi les Etats issus du bloc communiste. Ils ont été assujettis à un contrôle politique et à une répression d’une force similaire aux autres Républiques de l’URSS ; leurs économies ont été totalement intégrées au système économique soviétique et ils ont été coupés de presque tout contact politique, économique et culturel avec l’étranger. En revanche, ils avaient une histoire récente d’indépendance nationale. Dans ce sens, ils ressemblent aux Etats d’Europe centrale, où les Républiques indépendantes de l’entre-deux-guerres sont restées une source importante d’identification pour les dissidents et les mouvements d’opposition pendant la période communiste. Cela explique que l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie soient devenues l’avant- garde de la double révolte contre le communisme et contre l’hégémonie de Moscou.
Depuis le retour à l’indépendance, reconnue par la communauté internationale à la fin de l’été 1991, chaque peuple balte a dû rapidement reconstruire un Etat, consolider une nation, développer une économie et promouvoir la démocratie. Les politiques des trois Etats ont en commun une recherche fondamentale de sécurité et d’intégration à l’économie mondiale. Toutefois, ils sont différents de par leurs particularités linguistiques (le letton et le lituanien sont une langue indo-européenne alors que l’estonien est finno-ougrien), religieuses (la Lituanie est catholique alors que la Lettonie et l’Estonie sont majoritairement protestantes) et culturelles (la Lituanie est proche de l’Europe centrale, l’Estonie de l’Europe du Nord). Ainsi, ils ont également été différents dans la conduite de leurs transitions.
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Naissance en 1993 de la République tchèque et de la Slovaquie
1945 : libérée par les troupes soviétiques, la Tchécoslovaquie est réunifiée. Benes revient à la présidence de la république.
1948 : Coup de Prague. Le Parti communiste, dirigé par Klement Gottwald, monopolise le pouvoir.
1949-1954 : les Grands procès. Plus de 40 000 personnes sont condamnées.
1968 : le Printemps de Prague, un programme de réformes conduit par Alexandre Dubcek, est écrasé par les chars soviétiques.
1969 : l’étudiant Jan Palach s’immole par le feu pour protester contre la politique de «normalisation».
1977 : lancement de la Charte 77, mouvement pour la défense des droits de l’homme.
1989 : une série de grandes manifestations entraîne la chute du régime communiste. C’est la Révolution de velours. L’ancien dissident Vaclav Havel est élu président de la République.
1991 : la Tchécoslovaquie fait partie, avec la Pologne et la Hongrie, le groupe de Visegrad, qui a pour objectif l’intégration des pays membres aux institutions occidentales.
1992 : le Parti démocratique civique (ODS, droite), dirigé par le libéral Vaclav Klaus, remporte les élections en Bohême-Moravie.
1993 : la Tchécoslovaquie disparaît, donnant naissance à la République tchèque (10,3 millions d’habitants) et à la Slovaquie (5,2 millions). La nouvelle constitution retire l’essentiel des prérogatives au président Havel, au profit du premier ministre Vaclav Klaus.
1994 : adhésion au Partenariat pour la paix qui oblige la République tchèque à fournir des troupes pour des opérations de paix. Restructurations importantes de l’armée.
1995 : la République tchèque est admise à l’OCDE.
1996 : Prague se porte candidat à l’Union européenne.
1998 : le parti social-démocrate (CSSD) remporte les élections législatives avec seulement 32,3% des voix. Milos Zeman est obligé de passer un accord de coopération avec l’ODS pour pouvoir gouverner. Ouverture des négociations d’adhésion à l’Union européenne.
1999 : la République adhère à l’OTAN.
Fin 2000-début 2001 : série de manifestations en soutien à l’indépendance de la télévision publique envers les partis politiques.
Décembre 2002 : lors du sommet de Copenhague, la République tchèque est admise, ainsi que neuf autres pays, à devenir membre de l’Union européenne au 1er mai 2004.
Juin 2003 : consultés par référendum, les Tchèques choisissent à 77% d’entrer dans l’Union européenne.
1er mai 2004 : adhésion à l’Union européenne.
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Eclatement de la Yougoslavie
Série de partitions et de guerres civiles qui entraînent la naissance de nouveaux pays ; nombreux massacres de population, impuissance de l’UE qui n’a pas de politique extérieure commune. Ce sera une des raisons qui expliqueront la volonté d’améliorer ensuite cette faiblesse. Il s’agit de la Serbie, Croatie, Bosnie Herzégovine, Slovénie, Macédoine, ensuite Kosovo. Aujourd’hui seule la Slovénie est dans l’UE mais les autres pays sont candidats.
La plupart de ces nouveaux pays doivent exister dans un contexte d’apprentissage de la démocratie et de l’économie de marché.
L’UE sert de référence mais aussi de structure permettant d’accélérer ces changements.
B) La Création de l’UE et l’élargissement
Un article déjà rédigé sur complète cette partie.
En 1992, le traité de Maastricht crée l’Union Européenne, en remplacement de la CEE. Sont ainsi définies le principe d’une citoyenneté européenne, le projet d’une monnaie unique et la mise en place d’une politique extérieure commune. On assiste à un net approfondissement de l’Union.
De plus, l’intégration de nouveaux pays est rapide : Ex-RDA réunifiés à la RFA / 1995 : Autriche, Finlande, Suède /+ 10 nouveaux Etats en 2004 (Chypre, Malte et 8 pays de l’Est)/+ Roumanie et Bulgarie en 2007.
En 2004, il y a une tentative avortée de constitution européenne. Les citoyens européens ont de plus de plus de difficultés à comprendre le fonctionnement de l’UE et le projet futur. On parle de « déficit démocratique » à propos des institutions. Après cet échec, nouveau projet qui se conclue par le traité de Lisbonne (2007). De nouvelles institutions et de nouvelles attributions pour le Parlement voient le jour. Mais les initiatives politiques peinent à trouver l’adhésion des Européens, d’autant qu’il y a depuis 2008 une contexte lourd de crise économique.
C) Le fonctionnement aujourd’hui
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, le premier ministre britannique Winston Churchill propose la création des « États-Unis d’Europe », dans un discours prononcé le 19 septembre 1946 à Zurich. Face à la crise économique qui touche l’Europe occidentale, le processus d’intégration devient un enjeu prioritaire. Influencée par la contribution américaine, mobilisée par l’aggravation des tensions géopolitiques Est-Ouest, l’Europe résulte d’une conjonction de facteurs qui ont préfiguré la stratégie d’association :
- politique : dans le contexte de la Guerre de Corée (1950-1953), la crainte américaine d’un expansionnisme soviétique entraîne des alliances militaires de défense collective
- diplomatique : le souhait de paix et d’union du continent renforce le désir d’intégration autour de la réconciliation franco-allemande
- économique : la nécessité de reconstruire les économies dévastées par la guerre induit la création de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE) en 1948 qui s’appuie sur le plan Marshall
- scientifique : la course au progrès technique implique un projet de coopération scientifique qui aboutit à la création du Conseil européen de la recherche nucléaire (CERN) en 1954
Focus sur le plan Marshall : ce plan intervient trois mois après le discours du Président Harry Truman préconisant de « contenir » l’expansionnisme soviétique. Les Américains sont alors convaincus que leur nouvelle « destinée manifeste » n’est plus seulement de dominer et pacifier le continent américain, mais bien au-delà d’apporter au monde, et à l’Europe en particulier, la paix, la démocratie et leur modèle de production et de consommation de masse afin de contrer les ambitions soviétiques. Ils sont aussi convaincus qu’il faut tirer un trait sur les errements de l’entre-deux-guerres : le chacun pour soi monétaire et le protectionnisme ont en effet une lourde responsabilité dans la montée des tensions. Le Congrès approuve le plan le 31 mars 1948, mais il réduit de 22 à 13 milliards de dollars l’aide demandée en septembre 1947 par les seize pays européens d’accord pour en bénéficier.
Le plan Marshall s’inscrit dans la continuité des accords de Bretton Woods conclus en 1944, organisant un système monétaire autour du dollar, et du Gatt (accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), signé en octobre 1947 et qui amorce la libéralisation des échanges commerciaux. Il a cependant une tout autre ambition que les 17 milliards de dollars d’aide financière et matérielle d’urgence déjà fournis par les Etats-Unis à l’Europe entre 1944 et 1947, principalement via l’UNRRA (Administration des Nations unies pour les secours et la reconstruction).
Du côté européen, le fait que les Etats-Unis demandent aux pays bénéficiaires de s’entendre pour se répartir l’aide ne semble pas avoir posé de problème majeur. En revanche, les Etats européens résistent aux demandes américaines d’ouverture de leurs marchés. Notamment le Royaume-Uni, qui entend conserver aux produits britanniques leur prééminence dans le Commonwealth. Le plus gros écueil concerne cependant la question allemande, qui devient aiguë avec la fondation de la République fédérale d’Allemagne (RFA) en 1949. Les Français essaieront, sans succès, de mettre au point avec le Benelux et l’Italie un accord tarifaire excluant l’Allemagne, sous le nom de Fritalux, mais les Américains ne céderont pas. L’Allemagne recevra malgré tout une part importante de l’aide Marshall et la solution trouvée pour la réindustrialiser en écartant toute menace militaire sera le contrôle collectif de la production de charbon et d’acier au sein de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (Ceca), créée en 1951.
1) Trois types de coopération : économique, militaire et politique
Les premières organisations européennes prônent une approche intergouvernementale en visant trois types de coopération :
- une coopération économique qui s’inscrit dans le cadre de l’OECE,
- une coopération diplomatique et militaire qui prend la forme officielle du Traité de Bruxelles (1948) et s’étend le 4 avril 1949 avec le Traité de l’Atlantique Nord. L’OTAN, organisation militaire de l’alliance, assure ainsi une défense commune et la stabilité du continent européen,
- une coopération politique et parlementaire qui prend forme avec la naissance du Conseil de l’Europe qui voit le jour après la signature du Traité de Londres le 5 mai 1949.
Malgré les prémices d’une coopération supranationale, les différentes organisations ne disposent pas “de pouvoirs délégués suffisants pour aborder et traiter les difficultés les plus cruciales, notamment celles des rapports franco-allemands”.
C’est dans cette perspective que la déclaration de Robert Schuman intervient, le 9 mai 1950. Celui-ci appelle à la mise en commun des productions de charbon et d’acier de la France et de l’Allemagne. La Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) est entérinée par la signature du Traité de Paris le 18 avril 1951. Six Etats y participent : Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg et Pays-Bas. La transformation est importante. La réussite de la CECA va imposer le modèle d’une autorité indépendante, qui lie les intérêts des Etats. Le 25 mars 1957, les six pays de la CECA signent deux traités à Rome : le traité de la Communauté européenne d’énergie atomique dit EURATOM et le traité instituant la Communauté économique européenne (CEE).
Ces traités vont véritablement lancer la construction européenne en établissant des institutions propres. Le système mis en place va inaugurer ce qu’on appelle communément le “triangle institutionnel” : la Commission européenne, le Conseil des ministres et le Parlement européen.
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Une Europe à géographie variable
L’Union européenne (UE) est une association d’états qui se construit progressivement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Au départ, 6 pays ont décidé d’accentuer leur collaboration économique dans l’espoir de garantir la paix. Depuis, des institutions ont été créées pour renforcer la collaboration politique (Parlement européen) et des accords ont été passés, surtout au niveau économique (marché commun, création de l’euro). L’espace Schengen, mis en place en 1985, accorde une libre circulation des habitants à l’intérieur des frontières.
a) Les frontières de l’UE : un espace à géométrie variable
- L’UE est une construction géoéconomique et géopolitique en extension continue
Au départ, la construction européenne rassemble 6 pays. En 1992, lors de la signature du Traité de Maastricht fondant l’Union européenne (UE), ils sont 12, principalement situés en Europe de l’Ouest.
Depuis, la géographie de l’UE a changé. Elle s’est ancrée à l’Est avec l’intégration des pays dits « PECO » (Pays d’Europe Centrale et Orientale) suite à l’effondrement du bloc soviétique (Pologne, République Tchèque…).
Elle investit aussi l’espace balkanique (Bulgarie, Roumanie, puis, en 2013, Croatie).
Avec ces intégrations récentes (depuis les années 2000), l’Union européenne à 28 (4,5 millions de km2 et 500 millions d’habitants) change donc de nature et de dimension. Elle unit désormais quasiment tous les pays du continent européen.
Quand on parle d’Europe, on peut entendre ce terme :
- de façon purement géographique : on désigne alors un continent qui va de l’océan Atlantique à l’Oural (chaîne de montagnes russe) ;
- de façon géoéconomique et géopolitique : on parle alors de l’association des pays européens, qui s’appelle aujourd’hui l’Union européenne.
b) L’UE reste dans une logique d’extension
Pour devenir membre de l’UE, un pays doit satisfaire un certain nombre de conditions politiques, économiques et juridiques.
Actuellement, 6 pays sont candidats officiels : la Turquie (depuis plus de 50 ans), l’ancienne République Yougoslave de Macédoine, le Monténégro, l’Islande, la Serbie et l’Albanie. Il y a un candidat potentiel : la Bosnie-Herzégovine.
La Politique européenne de voisinage (PEV) est un outil politique et économique utilisé par l’UE pour favoriser ses relations économiques et politiques avec ses proches voisins, par exemple l’Afrique du Nord.
c) Un espace à géométrie variable
Quelques États adhèrent à l’essentiel des structures communes : ils sont dans l’UE, ont choisi la monnaie unique, et appartiennent à l’espace Schengen qui permet la libre circulation des personnes. On retrouve les 6 pays fondateurs (France, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) ou les anciens PECO qui sont très engagés dans l’Europe (Pologne, pays Baltes, République Tchèque).
D’autres États sont moins engagés : le Royaume-Uni est dans l’UE, mais a choisi de ne pas adopter l’euro, ni d’adhérer à l’espace Schengen. La Roumanie et la Bulgarie non plus.
L’euro est un bon exemple d’une Europe à géométrie variable. Les États qui le désirent et qui satisfont certains critères ont adopté cette monnaie commune. L’objectif est d’atténuer les différences entre les territoires en favorisant les échanges et une dynamique économique commune. Mais les débats subsistent, et ressurgissent dans les contextes de crise comme en 2008.
d) Le projet européen et l’aménagement du territoire
D’importants déséquilibres territoriaux existent entre les États et entre les régions
Il y a en Europe de forts contrastes de densité de population. On observe un axe fortement peuplé au centre de l’Europe, qui va de Londres à Naples en passant par les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et l’Ouest de l’Allemagne. D’autres régions, comme le centre de l’Espagne ou le Nord des pays scandinaves, sont très peu peuplées, en partie à cause des contraintes naturelles (sécheresse/froid).
Il existe aussi de forts contrastes de richesses. On note un écart de développement entre les pays d’Europe de l’Ouest, à l’origine de la construction européenne, et les pays d’Europe de l’Est, qui appartenaient au bloc soviétique pendant la guerre froide, et qui ont récemment intégré l’UE. Par exemple, les écarts de développement sont de un à vingt environ entre les Carpates roumaines et l’Allemagne du Sud ou l’Île-de-France.
De plus, comme à l’échelle nationale, les territoires les plus dynamiques sont ceux qui s’intègrent dans la mondialisation, notamment les métropoles. Les espaces ruraux en déprise, les anciennes régions industrielles ou les espaces isolés, connaissent plus de difficultés.
Enfin, il existe de grandes inégalités de raccordement aux réseaux de transport et de communication. Par exemple, si on regarde une carte du raccordement des foyers au haut débit, on se rend compte que les foyers du Nord de l’Europe sont très connectés. En revanche, dans le Sud de l’Italie ou du Portugal, en Bulgarie ou en Grèce, moins de 40 % des foyers sont concernés !
Les grands axes de transports (autoroutes, TGV) raccordent les grandes métropoles européennes entre elles, ce qui favorise leurs échanges, mais renforce l’isolement des régions qui en sont éloignées.