Réalité de la Communauté Internationale (CI)
Le terme de communauté internationale est une expression politique désignant de façon imprécise un ensemble d’États influents en matière de politique internationale. Il peut désigner :
- les États membres de l’Organisation des Nations unies (c’est-à-dire tous les pays représentés à l’Assemblée générale) ce qui représente la quasi-totalité de la planète, à quelques exceptions près ;
- les seuls États membres du Conseil de sécurité des Nations unies (plus précisément, les cinq membres permanents) ;
- les « groupes », partenariats entre pays militairement ou économiquement puissants, tels que les pays de l’OTAN ou du G7 ou du G20, sans lien avec l’ONU.
- les États-Unis et ses États clients comme les pays européens ou occidentaux.
Cette expression est souvent employée par les médias. Donc la CI existe car on en parle de manière permanente mais existe-telle vraiment à d’autres points de vue?
En fait, elle n’a de sens que quand les pays du monde s’expriment massivement sur un sujet. Ce qui peut nous faire dire qu’elle n’existe pas encore…
Il existe bien l’ONU, des organisations internationales, avec leurs nombres de fonctionnaires internationaux, des métiers dont les domaines (économiques, financiers, commerciaux, politiques..) couvrent toutes les possibilités d’un monde globalisé mais c’est une communauté hors sol car elle ne concerne qu’une petite partie du monde (pays occidentaux en particulier), il n’y a pas de communauté des peuples qui sont restés chacun très différents (même entre européens), en fonction de leurs visions , de leur passé, de leurs peurs ou de leurs espérances..
Il n’existe pas de ligne précise définissant à partir de quel moment il y a intervention de la communauté internationale dans une affaire locale. De plus, le nombre de pays n’est pas un critère suffisant, l’expression sous-entendant que les pays se mêlant de l’affaire représentent un poids important dans la politique internationale. De même, la question de la reconnaissance par la communauté internationale de l’indépendance d’un État n’est pas très précise, puisque souvent un État cherchant à établir son indépendance est reconnu ou non suivant les intérêts politiques des autres États.
Alors à quoi sert cette CI, est-elle là pour uniquement rassurer ?
La CI est une vision fondamentalement d’occidentaux, en particulier après l’époque d’européanisation du 15 et 16 siècles. Au 18 siècle on sécularise l’Europe avec des valeurs chrétienne (Luc Ferry), les occidentaux ont cru parler au nom de l’univers tout entier et cela jusqu’au 20 siècle. Les occidentaux espéraient que les nations formeraient une société puis qu’elle serait unie et ce n’est que face à l’arrivée des pays émergents au 21 siècle que les occidentaux, dans la douleur, confrontés à leur perte de l’influence, de leur puissance et à la hiérarchisation des valeurs, ils sont devenus réalistes et réalisent qu’ils ne peuvent plus parler en son nom.
Donc s’il n’y a pas de CI, à qui se vouer ? A qui faire appel quand l’on est au fond du désespoir ?
D’abords qui se tournent vers cette CI ? On a affaire en fait à des peuples sans espoir, sans état, il s’agit encore de migrants, de peuple persécutés fuyant et cherchant un asile ailleurs, de pays les moins avancés (PMA) dépourvus de toutes ressources, voulant se développer et n’y parvenant pas.
Kant souhaitait que les nations ne forment qu’une communauté internationale mais cela reste un objectif, il faut continuer à y travailler, cela reste un objectif et nos valeurs universelles n’y suffiront pas d’autant plus qu’elles sont en partie contestées par d’autres peuples ou communautés (russes, chinois, musulmans…) et d’autant plus que la mondialisation ne s’est pas révélée heureuse pour tous.
Le lien manquant, ne serait-il pas finalement un lien écologique, car les intérêts sont immédiats, inévitables, et cela nécessite une prise de conscience collective. Le chemin à suivre est très long et le restera.
En conclusion, la CI reste à construire sans perdre de temps mais nous ne pouvons atteindre ce but qu’en étant réaliste, sans fatalité et sans que les ambitions soit chimériques.