Préparation aux épreuves de dissertation – Note de synthèse – Fiches histoire – Fiches culture générale – Thèmes IEP – Concours de la fonction publique
Ce livre est court (80 pages) mais marque une vraie rupture dans le discours stratégique national qui datait des livres blancs de la défense de 2008 et 2013. Son auteur maîtrise bien le sujet puisqu’il est bien le principal responsable politique de la défense depuis plus de quatre ans.
Ses propos sont percutants. Le titre et ses conclusions structurent parfaitement l’action des armées, de la communauté de défense et de notre pays pour les prochaines années. Des mots nouveaux et forts apparaissent comme « Ennemi », « guerre », « rupture », « agression », « Daech », « terroriste », « idéologie génocidaire », etc. C’est au travers de notre Histoire récente qu’il convient de tirer tous les enseignements pour remettre en perspective l’action de notre défense aujourd’hui.
On ressent aisément dans ce livre l’expression d’une forte conviction qui n’était pas toujours le cas avec certains de ses prédécesseurs. Mr Le Drian assume parfaitement ses choix et il s’en explique.
Ces choix sont ceux qui résultent du « temps long », celui de la politique menée dans la durée d’un ministère dont il a la charge mais aussi en raison d’une géopolitique où les changements nécessitent des générations, en particulier pour résoudre les conflits d’aujourd’hui comme ceux au Levant et en particulier contre Daech.
En effet, si le combat sur le plan militaire peut être gagné en y mettant les moyens et du temps, il faudra une longue période pour reconstruire des relations normales au sein d’une société marquée depuis des décennies par la violence et le refus de l’autre. Conduire la guerre et la préparer sous ces réalités sont le quotidien d’un ministère dont l’exigence est à la fois l’urgence de l’immédiateté opérationnelle et l’anticipation stratégique.
Il explique également que son action est basée sur l’exigence et que pour y parvenir, il y a pu avoir quelques frictions avec la hiérarchie militaire, les industriels, le Quai d’Orsay ou encore Bercy.
En affirmant puis en démontrant la réalité de l’ennemi que nous avons à affronter, il engage l’avenir en obligeant à voir celle-ci en face. La lutte contre l’ennemi – Daech – va se poursuivre et exiger des efforts. Pas question de baisser la garde dans les années à venir, en particulier après la campagne présidentielle de 2017.
Avoir un ennemi qui nous impose à faire la guerre façonne notre politique de défense et étrangère dans la durée et exige des efforts conséquents notamment budgétaires.
Ce livre constitue bien plus que le témoignage d’un ministre en exercice et pose un jalon essentiel dans la réflexion stratégique nationale, en marquant cette rupture après un quart de siècle où la nature de la menace était moindre. Désormais il faut accepter que la France est en guerre face à un ennemi qui refuse nos valeurs et récuse notre droit à « vivre en paix » et cela aura pour conséquence de poursuivre les efforts de notre outil de défense pour traiter cet ennemi.